Comme il est de coutume, l'hiver amène son lot de maladies contagieuses qui se répandent comme une trainée de poudre. Ces dernières semaines cependant, il y a cette impression qui flotte dans l'air: tout le monde est malade.
«Effectivement, la vague de grippe actuelle s'annonce importante, comme celle que nous avons observée en 2022/2023», confirme le docteur Philippe Eggimann, vice-président de la FMH. Et de lister deux autres virus qui circulent, le Covid-19, dont la vague est en train de baisser, et le virus syncytial respiratoire (RVS) de la bronchiolite des enfants, avec des formes parfois sévères chez les personnes âgées et contre lequel il est aussi possible de se vacciner.
Comment expliquer que les épidémies soient plus fortes ces dernières années? «Les virus sont plus virulents», répond Philippe Eggimann. De plus, la vague de froid qui a traversé la Suisse cet hiver a poussé les gens à rester à l'intérieur, ce qui a engendré plus de promiscuité et, dès lors, une transmission plus forte des maladies. Et au docteur d'ajouter:
Pour rappel, durant la pandémie de Covid-19, il n'y a pratiquement pas eu de grippe. Les gestes barrières ont notamment permis de mieux se protéger. Faudrait-il reprendre certaines bonnes habitudes mises en place durant cette période? Philippe Eggiman souligne l'importance de se désinfecter les mains et de porter un masque si on présente des symptômes et «qu'on est charitable». Des mesures sanitaires qui s'avèrent «efficaces», mais qui ne seront plus rendues «obligatoires».
Une autre solution avancée pour éviter de se retrouver cloué au lit à cause de la grippe?
Cette saison, il y a «un relâchement de la vaccination contre la grippe», note le vice-président de la FMH, ce qui explique également pourquoi le nombre de malades est plus élevé. La cause est «irrationnelle», explique Philippe Eggimann, citant en exemple les familles des personnes en EMS qui considèrent que leurs proches ont reçu assez de vaccins ces dernières années – en référence à celui du Covid-19. «Le vaccin protège bien», insiste-t-il.
Selon les récentes données de l'OFSP, les cas de grippe sont tout de même en train de baisser en Suisse romande. Ils augmentent cependant au Tessin, à Bâle ou encore à Glaris. Un déplacement qui s'explique géographiquement: le virus vient de l'ouest, explique Philippe Eggimann, c'est-à-dire de France, raison pour laquelle la Romandie fut la première touchée. «Il n'est cependant pas trop tard pour se faire vacciner», précise-t-il, mais c'est le dernier moment pour les Romands en 2025 (car les souches du virus changent chaque année).
Et pour les personnes malades, s'il n'est pas possible de prédire ni la virulence ni la durée de la maladie – cela dépend, par exemple, de l'état général de santé –, les remèdes restent quant à eux constants:
L'expert se montre positif: un vaccin est en cours de développement, qui regroupe le vaccin contre la grippe et le Covid-19 et dont l’efficacité attendue sera meilleure avec des effets secondaires moindres. Une seule injection sera «plus efficace et permettra d'«atténuer le virus», se réjouit-il.