Une «supergrippe» imprévisible menace la Suisse
Alors que les autorités sanitaires britanniques se préparent au «pire des scénarios» de «supergrippe» pour ce mois de décembre, en Suisse aussi, on semble avoir du souci à se faire.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, le National Health Service (NHS) indiquait que les hospitalisations liées à la maladie ont augmenté de plus de 50% au Royaume-Uni en l'espace d'une semaine. Ce sont pas moins de 2660 patients qui ont été hospitalisés quotidiennement dans le pays la semaine dernière.
Le NHS évoque un chiffre «record» pour cette période de l'année, avec une augmentation de 55% par rapport à la semaine précédente. Et le pire reste encore à venir, s'alarme l'autorité.
Des «flambées précoces»
Cette vague de «supergrippe» au Royaume-Uni est principalement due au «sous-clade K», un sous-variant du virus H3N2 identifié cet été dans plusieurs pays et jusqu'alors minoritaire en Suisse.
Mais la donne serait en train de changer. Selon 24 heures, cette nouvelle souche serait ainsi en forte augmentation en Suisse ces derniers jours. «La progression actuelle est rapide, mais elle reste imprévisible», indique au quotidien vaudois Béryl Mazel-Sanchez, du Centre national de référence de l’influenza (CNRI) à Genève.
Interrogé par le journal sur la dangerosité du «sous-clade K», l'épidémiologiste Antoine Flahault explique pour sa part qu'il est encore «un peu tôt» pour évaluer sa «virulence». L'expert souligne toutefois que les récentes «flambées précoces» du sous-variant dans le monde ont déjà démontré sa «forte transmissibilité».
Vaccination «pas optimale» mais recommandée
Antoine Flahaut s'attend dès lors à «une épidémie particulièrement forte cet hiver», comme il le confie à 24 heures. D'autant plus que le sous-variant n’a pas été anticipé dans la composition des vaccins actuels contre la grippe.
«Il est possible que le vaccin n’offre pas une protection optimale contre certains virus H3N2», expliquait récemment au Temps, Ana Rita Gonçalves Cabecinhas, responsable adjointe du CNRI.
Et de préciser:
Selon l'OFSP, la vaccination est en effet recommandée pour les plus vulnérables, soit les plus de 65 ans, les femmes enceintes, les prématurés jusqu’à 2 ans et toute personnes atteinte de maladies chroniques. Il en va de même pour leur entourage. (jzs)
