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Les jeunes en Suisse boivent et sortent moins: on sait pourquoi

Grosse watson-Umfrage zeigt: So selten trinken jüngere Menschen Alkohol. Eine Person hält eine Flasche Bier in der Hand. Diese ist überblendet von einer Grafik des Konsumverhaltens der Befragten Perso ...
Moins de sorties, moins d'alcool: les temps sont durs pour les bars et les boîtes de nuit en Suisse.Image: watson/keystone

Pourquoi les jeunes en Suisse boivent et sortent moins qu'avant

En Suisse, les jeunes sortent moins et boivent moins d’alcool. C’est ce que révèle un sondage de watson.
04.07.2025, 05:3904.07.2025, 05:39
Ralph Steiner
Ralph Steiner
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En Suisse, les comportements liés à la consommation d’alcool sont en pleine mutation. Vin, bière et spiritueux semblent occuper une place moins centrale dans les soirées, un changement visible jusque dans les bars et clubs assurent ces derniers. Un changement qui se voit dans les chiffres: la consommation quotidienne d'alcool s'est réduite. Elle est passée de 30% chez les hommes en 1992 à 12% en 2022, indiquait l'OFS en 2024. L'ivresse ponctuelle a en revanche augmenté depuis 2007.

Le monde de la nuit est également touché. Certains clubs, comme le célèbre Mascotte, haut-lieu des nuits zurichoises, ont même fermé récemment, invoquant une baisse de fréquentation. Ils pointent les changements de comportement depuis la pandémie. Ont-t-ils réellement eu lieu? Si oui, d'où viennent-ils? Les Suisses font-ils désormais la fête autrement?

Watson s’est penché sur ces questions à travers une enquête menée en collaboration avec l’institut de recherche sociale Demoscope, entre le 4 et le 10 juin 2025. Au total, 7863 personnes ont été interrogées, un échantillon représentatif pour la Suisse alémanique et romande.

Comment les Suisses sortent aujourd'hui? Réponses.

Différences entre genres et générations

Sur l’année écoulée, près de 80% des 16–30 ans ont déclaré ne consommer de l’alcool qu’une à deux fois par semaine, au maximum. Toutes tranches d’âge confondues, ce chiffre descend à 63%.

L’analyse montre cependant des différences nettes entre générations: près d’une personne sur dix de plus de 55 ans boit de l’alcool quotidiennement. Chez les 16–30 ans, ils ne sont que 4,6% (55 personnes sur 1195 répondants).

Des écarts apparaissent aussi entre les genres: plus d’une femme sur trois (36%) déclare boire moins d’une fois par mois, contre seulement un homme sur six. A l’inverse, 46% des hommes consomment de l’alcool trois à quatre fois par semaine ou davantage, soit deux fois plus que les femmes (21%).

Une consommation générale à la baisse

Le constat est clair: toutes générations confondues, les répondants indiquent avoir réduit leur consommation. Près d’un tiers boit «nettement moins» qu’auparavant, et un sur dix ne boit plus du tout. Seuls 6% des répondants affirment boire plus qu’avant.

La génération Z consciente de sa sobriété

Notre questionnaire révèle un autre point intéressant: comment les différentes générations estiment leur consommation et la manière dont elles voient celle des autres. Ainsi, chez les 16–30 ans, 70% pensent que leur génération boit moins d’alcool que les précédentes au même âge, dont 16% qui estiment que la baisse est significative. Un ressenti qui corrobore les témoignages de certains acteurs du milieu voyant une baisse de la fréquentation.

Sinon, du côté des plus âgés, 62% partagent ce diagnostic. Les 31–54 ans sont les plus nombreux à considérer que les jeunes d’aujourd’hui boivent moins qu’eux à leur époque (71%). Les plus de 55 ans, eux, sont un peu plus nuancés.

Fréquentation des bars et clubs: un recul marqué

Moins d’alcool ne signifie pas seulement des soirées plus sobres, mais aussi moins de soirées tout court. La moitié des 16–30 ans déclarent aller dans un bar ou en boîte au maximum une fois par mois, et 16% d'entre eux n’y vont jamais. Toutes générations confondues, 83% des répondants sortent peu de manière générale.

Pourquoi les jeunes sortent-ils moins?

Parmi les raisons invoquées, 56% des sondés préfèrent voir leurs amis dans un cadre privé. Chez les 16–30 ans, cette préférence atteint 60%. Vient ensuite le coût des sorties: 53% estiment que bars et clubs sont trop chers.

Par ailleurs, un tiers des jeunes ne se sentent pas attirés par l’ambiance ou la musique proposées, et 29% n’ont tout simplement aucun intérêt pour ce type de lieu.

Les 31–54 ans évoquent également le manque de temps et le coût (33% chacun), tandis que, chez les plus de 55 ans, le manque d’intérêt domine (42%), suivi par le sentiment d’être «trop vieux» (31%).

A la question «qu’est-ce qui pourrait faire revenir la clientèle?» les réponses les plus fréquentes sont: une bonne ambiance (36%), des prix abordables (29%), un espace extérieur ou une terrasse (29%), et du personnel accueillant (28%).

La sécurité et l’accessibilité en transports publics ressortent aussi, avec un écart marqué entre les genres sur ces deux critères.

Combien de verres par soirée?

En moyenne, plus de la moitié des participants déclarent consommer entre un et quatre verres (bière, vin, longdrink, etc.) par soirée.

Les jeunes restent cependant les plus enclins aux excès: près de 10% des 16–30 ans boivent plus de dix verres en soirée. La proportion chute à 8% chez les plus de 55 ans, et plus l’âge avance, plus la consommation diminue. Les hommes, toutes générations confondues, boivent sensiblement plus que les femmes.

Moins d’alcool, mais pourquoi?

Alors, «vivre plus sainement et ne plus faire la fête jusqu’au bout de la nuit»: est-ce le nouveau credo des jeunes?

En effet, 53% des sondés évoquent des raisons de santé. D’autres motivations suivent: pas besoin ou envie de boire (40%), refus de perdre le contrôle (39%), volonté de rester en forme (31%). Près d’un quart des jeunes dit avoir été marqué par des expériences négatives liées à l’alcool.

La «trend healthy», un facteur secondaire

Si le mode de vie sain est promu sur les réseaux sociaux, il ne semble pas être un facteur décisif: seuls 6% des sondés disent que cela influence leur consommation. Une majorité (57%) ne se sent pas concernée, et 27% n’ont même pas remarqué cette tendance.

Méthodologie
L’enquête a été menée en collaboration avec l’institut Demoscope, entre le 4 et le 10 juin 2025, en allemand et en français. Après nettoyage des données, 7863 questionnaires exploitables ont été retenus.

Afin de corriger les biais liés à l’auto-sélection des participants, les résultats ont été pondérés à l’aide d’un modèle par propensity score, de manière à refléter une population de base non biaisée.

Les données ont également été ajustées selon les taux de participation électorale d’octobre 2023. En supposant un échantillonnage aléatoire, la marge d’erreur maximale pour les pourcentages est de ±1,1%. L’enquête a été réalisée en ligne sur les sites watson.ch et watson.ch/fr.

Adapté de l'allemand par Tanja Maeder

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