«C'est catastrophique»: les fonctionnaires vaudois crient leur ras-le-bol
«On en a marre des coupes dans l’éducation et la santé de manière générale». Comme plus de 10 000 personnes, Francine et Doriane étaient réunies à Lausanne ce jeudi pour exprimer leur colère face aux mesures d’économie décidées par le Conseil d’Etat.
Pancarte en main, les deux Vaudoises, mère et fille, tiennent à faire passer un message clair. «On est venues exprimer notre ras-le-bol», confie Doriane Medlinger, 36 ans, éducatrice dans une garderie vaudoise. Francine, 65 ans, ajoute avec émotion:
Mère et fille réunies pour manifester👇
«Catastrophique pour les enseignants»
Dans le cortège, de nombreux enseignants disent craindre les répercussions concrètes des restrictions concernant les secteurs publics et parapublics. En effet, les premières mesures d’économies pour 2025 (79 millions) ont des conséquences déjà bien palpables: la restriction du soutien financier à l’accueil de jour des enfants atteints d’un handicap en fait partie. Audrey Bovay, enseignante à Cheseaux-sur-Lausanne, s’inquiète de voir son métier devenir insoutenable.
Selon elle, les enseignants vaudois auraient besoin de périodes d’enseignement spécialisé et de soutien pour intégrer correctement les élèves. Elle évoque aussi son inquiétude généralisée:
Une enseignante spécialisée travaillant aux alentours de Montreux, qui a souhaité garder l’anonymat, décrit un manque criant d’aides et d’enseignants formés pour accompagner les élèves.
Selon elle, de nombreux enfants nécessitent des aménagements supplémentaires, mais le personnel manque, ce qui laisse les professeurs dépassés et incapables de remplir pleinement leur mission. Elle ajoute que cette pression conduit de plus en plus d’enseignants à l’épuisement, voire au burn-out.
Une colère persistante
Pour d’autres, cette mobilisation dépasse la question budgétaire. Vincent Dardel, étudiant en mathématiques à l’EPFL et membre du Parti communiste révolutionnaire, a profité de la manifestation pour faire entendre les positions de son parti et dialoguer avec les autres participants. Il perçoit une logique d’austérité globale dans les restrictions budgétaires:
Le jeune militant insiste: «Manifester, c’est aussi convaincre. Nous voulons discuter avec les gens pour montrer que ces décisions budgétaires sont liées à un système global en crise.»
Dans la foule, un mot revient sans cesse: le «ras-le-bol». Ras-le-bol des restrictions, ras-le-bol du manque d’écoute des autorités, ras-le-bol de voir la jeunesse et les services publics en première ligne des économies. Pour beaucoup, cette mobilisation ne sera pas la dernière. «On ne lâchera pas», lance Francine Medlinger, en serrant sa pancarte.