Temu et Shein accusés de «mettre en danger les enfants suisses»
«Des résultats alarmants»: c'est ce que communique l'Association suisse des jouets (ASJ) en diffusant une nouvelle étude représentative sur les habitudes de consommation des Suisses, en matière de jouets et de vêtements.
Menée pour le compte de quatre associations, Commerce Suisse, SENS eRecycling, l'Association suisse des jouets et la Swiss Retail Federation, l'étude pointe que les Suisses ne s'embarrassent pas des questions «morales et éthiques» lors de leurs achats en ligne:
Et ce constat est similaire pour toutes les tranches d'âge:
Ce qui frappe dans cette étude et fait figure de paradoxe, c'est aussi le manque de confiance dans ces plateformes à bas prix: seuls 25% des consommateurs indiquent avoir «toute confiance» dans les plateformes à bas coûts étrangères, contre 89% pour les commerçants en lignes helvétiques. Mais ce manque de confiance ne semble pas peser lourd face aux prix pratiqués.
L'étude pointe par ailleurs les risques bien réels liés à ces achats:
Hans-Christian von der Crone, président de l'Association suisse des jouets, rappelle que «plus de 80% des jouets» vendus en Suisse sur Temu ou Aliexpress ne «seraient pas autorisés dans le commerce de détail suisse»:
Le président de l'ASJ estime que «la sécurité des enfants est manifestement en danger» et fustige l'attitude du Conseil fédéral:
Au-delà des seuls risques immédiats pour la santé, le rapport pointe deux facteurs de distorsion de la concurrence qui contribue à augmenter l'écart des prix pour les produits des commerçants suisses:
- La TVA payée par les vendeurs helvétiques,
- La contribution anticipée au recyclage.
Car les fournisseurs étrangers échappent à cette dernière taxe. Dans les faits les coûts du recyclage professionnel de ces «importations gratuites» sont donc réglés par la collectivité. Dagmar Jenni, la directrice de Swiss Retail Federation, parle même de subventions helvétiques à Temu et consorts:
Le Conseil fédéral et le parlement sont donc appelés à agir pour mettre fin à cette situation que les quatre associations jugent injuste. Elles «exigent que les responsables politiques mettent enfin un terme à la discrimination dont sont victimes les commerçants nationaux et qu'ils offrent des conditions de concurrence équitables à tous les acteurs du marché.»
Car les plateformes en ligne étrangères et les commerçants suisses devraient «se plier aux mêmes normes et règles d'application aux titres de la sécurité des produits, de la perception des impôts et des taxes environnementales.» (hun)
