Un papillon menace de transformer radicalement le paysage tessinois
Un papillon de nuit met en danger les arbres qu'on surnomme «palmiers tessinois». Présents depuis plus de 200 ans au Tessin, il s’agit en réalité du palmier de Chine, une espèce invasive qui supplante les plantes locales.
Aujourd’hui, cet envahisseur est à son tour attaqué par un organisme invasif. Originaire d’Amérique du Sud, le papillon du palmier aurait atteint la Suisse par l’importation d'arbres.
Le papillon du palmier a été observé pour la première fois au Tessin il y a environ deux ans. Il pond ses œufs dans la couronne de l’arbre. Les larves se nourrissent ensuite du cœur de la plante, entraînant la mort du palmier en quelques semaines.
Des palmiers presque centenaires abattus au Tessin
La France a été touchée de plein fouet par le problème. Vincent Fehr, expert en palmiers de l’institut fédéral de recherche WSL à Cadenazzo (TI), explique à la SRF:
Ce scénario menace désormais aussi le Tessin. Sur les îles de Brissago, le conservateur Alessio Maccagni a déjà dû abattre douze «palmiers tessinois», dont certains plantés dans les années 30. Pour protéger les plantes restantes, il mise sur des moyens biologiques.
L'expert Vincent Fehr met en garde: si le papillon du palmier se propage trop rapidement, la disparition massive des palmiers fragilisera les versants boisés. Car ces arbres font désormais partie intégrante du Tessin et de son paysage culturel.
Les communes du Tessin passent à l’action
En France et en Italie, un produit phytosanitaire chimique est utilisé avec succès contre le papillon invasif, mais il n’est pas encore autorisé en Suisse. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire (Osav) indique à la SRF qu’aucune demande d’homologation n’a été déposée à ce jour. Pour l’heure, seule une solution biologique est disponible.
La commune tessinoise de Ronco sopra Ascona et les îles de Brissago soutiennent un projet de recherche mené par l'institut WSL pour développer des variétés de palmiers plus résistantes. Les autorités souhaitent que les arbres puissent résister au papillon du palmier tout en s’adaptant au climat tessinois. Les premiers jeunes plants devraient être mis en terre dès ce printemps sur une parcelle test.
(rbu)
Adapté de l'allemand par Tanja Maeder
