Depuis le 1er janvier 2022 en Suisse, il est possible de changer officiellement de genre pour ceux qui en ressentent le besoin. La procédure est simple à réaliser, mais propice aux abus, comme le démontre le cas rapporté par le journal dominical Sonntagszeitung.
Un jeune homme, qui se fait appeler Max pour préserver son anonymat, n'avait aucune intention de subir une transformation de genre. Il s'identifie clairement comme un homme, mais avait un objectif: éviter le service militaire.
Ainsi, Max a simplement pris rendez-vous avec sa commune pour changer son genre officiel en féminin. Lorsqu'il a rencontré l'employée de la commune, il s'est habillé «comme d'habitude» et a parlé avec sa voix grave. Selon le rapport de la commune, il présentait tous les stéréotypes d'un homme.
Pour mettre en route la procédure de changement de genre, il n'a pas eu qu'à répondre à un formulaire. Plus surprenant encore, l'ensemble de la démarche n'aurait pris que deux minutes. Depuis lors, il est enregistré en tant que femme, bien qu'il ait pu conserver son prénom masculin.
Dans sa vie privée, ce changement n'a entraîné aucune conséquence concrète. Personne n'est au courant de sa démarche, pas même son employeur. Il a seulement discuté avec ses parents des éventuels problèmes futurs liés à cette modification d'inscription, comme il l'a déclaré au journal.
Cette action n'a en revanche rien donné en ce qui concerne son objectif principal. Le jeune homme, ayant fait modifier son genre après le recrutement, a tout de même reçu un ordre de marche. Selon le porte-parole de l'armée, Mathias Volken, l'obligation de service est annulée uniquement si la modification de l'inscription de genre est effectuée pendant ou avant le processus de recrutement.
La ministre de la Justice, Karin Keller-Sutter, avait exclu ce cas lors du débat parlementaire en 2020, affirmant que les répercussions sur la vie privée de la personne étaient trop importantes. Selon sa propre déclaration, cela n'a pas été le cas pour la personne décrite ici. Toutefois, une chose est claire, Max s'est rendu coupable d'une infraction en agissant de cette manière. C'est ce que l'Office fédéral de la justice a souligné dans une déclaration au Sonntagszeitung.
Si des soupçons appropriés sont présents, les circonstances sont examinées et, le cas échéant, une procédure de correction est initiée par l'Office fédéral.
Max est membre du parti politique UDC et, selon ses propres dires, son intention était de souligner l'absurdité de la réglementation. Pour lui, peu importe le caractère illégal de son acte, il a choisi une autre méthode pour éviter le service militaire. (corn)
Traduit et adapté de l'allemand par sia