La «carte AG journalière» vendue par les communes est-elle en passe de disparaître? En tout cas, les habitudes de consommation de ce produit mythique sont en passe de disparaître.
Le nouveau système des cartes journalières, actif depuis le 1er janvier 2024, marche comme suit: les communes peuvent demander et vendre autant de cartes qu'elles le veulent, et ne sont plus obligées de ne les vendre qu'à leurs résidents. Et puisque l'alliance Swisspass ne donne pas ses chiffres, 24 heures est allé prendre le pouls des communes vaudoises. Résultat? Des baisses et des hausses assez majeures d'un côté à l'autre du canton.
Certaines zones de transit touristique ont profité d'un genre de «boom» de la vente de ces cartes dans ses offices au tourisme. Typiquement, à Lausanne. Les touristes seraient friands de ces cartes, qui ne sont plus réservées qu'aux résidents. Résultat? D'environ 6920 à 11 010 cartes vendues en 2024, soit un bond assez massif.
D'autres communes suisses, particulièrement touristiques, connaissent une hausse similaire, à l'image de Berne, où le chiffre a carrément triplé.
A contrario, d'autres communes de l'arc lémanique (Morges, Nyon, Renens, Vevey) ont vu leur vente de cartes communales en nette diminution.
A Morges, typiquement, le nombre de cartes vendues a quasiment diminué de moitié. Mais même parmis ces ventes, les touristes achetaient tout de même la moitié des cartes. Verdict: les trois quarts des résidents qui avaient l'habitude d'acheter des cartes communales ont préféré s'abstenir avec le nouveau système.
Selon le quotidien vaudois, ce sont les résidents, notamment âgés, qui décident de ne pas suivre le nouveau système. De nombreuses communes l'ont critiqué, estimant que privilégier les commandes en ligne est «trop compliqué» pour les aînés, qui avaient l'habitude de débarquer physiquement au guichet pour venir les acheter — comme à Morges. Certaines communes, anticipant le désamour pour la nouvelle mouture, avaient préféré y renoncer directement, comme à Fribourg.
Autre raison au désamour? Le prix, peut-être. L'ancien système avait un «prix unique», ce qui permettait à ceux qui n'avaient pas le demi-tarif (180 francs, on rappelle), de voyager à bon prix. Désormais, c'est minimum 39 francs pour le demi-tarif, et 52 francs pour le tarif plein.
Encore un argument au manque de succès? La concurrence. En effet, selon le quotidien vaudois, même Lidl vend désormais des cartes journalières à 49 francs. Et puis surtout, il y a celle des billets «dégriffés», émis par les CFF et achetables sur leur application, et ensuite les billets «communaux», émis par l'Alliance Swiss Pass, l'organisation de branche des transports publics. Celle qui émet le fameux «Swisspass» sur lequel on met nos abonnements CFF.
Vous découvrez qu'il y avait une différence entre les «dégriffés» et les «communales»? La confusion est d'autant plus grande que le style visuel des deux options est proche: du rouge partout et la police d'écriture des CFF utilisées pour les deux systèmes. Dans tous les cas, ce sont au final les personnes âgées peu axés sur le numérique qui devront changer leurs habitudes. (acu)