Le directeur du Service de sécurité, environnement et prévention (UniSEP) de l’Université de Lausanne récupère d’une «commotion cérébrale», indique-t-il à watson par téléphone. «J’ai toujours des étourdissements», précise-t-il. L’homme aurait été pris à partie sur le campus de l’Unil par des activistes propalestiniens qui tentaient d’entrer dans le bâtiment Geopolis munis d’une fausse tranche de pastèque géante, symbole de leur militantisme.
Touché à la tête lors d’une chute survenue lors de sa confrontation avec les activistes, notre interlocuteur ne se souvient plus de la suite.
Ces actions se veulent la poursuite du mouvement d’occupation du campus lausannois au printemps 2024 en lien avec la guerre à Gaza. Elles ne sont pas autorisées dans les locaux de l’Unil.
Le 2 avril, notre confrère 20 Minutes, rapportant l’incident, citait un individu visiblement témoin de la scène:
Alors contactée, la police vaudoise confirmait que l’homme en question avait été blessé.
Sur leur compte Instagram «Camp Unil Pal», les activistes propalestiniens impliqués dans l’incident donnent leur version des faits en date du 5 avril:
Le collectif «Camp Unil Pal», qui tourne en ridicule le recteur de l'Unil, Frédéric Herman, sur son Instagram, dit détenir des «preuves visuelles» de ce qu’il avance.👇
Ce 2 avril, les activistes propalestiniens entendaient manifester leur soutien à Joseph Daher, connu pour son engagement en faveur de la Palestine. Figure du mouvement d’occupation du campus lausannois l’an dernier, son contrat de «professeur invité» n’a pas été renouvelé par la direction de l’Unil en ce début d’année.
Soutenu par diverses associations, ainsi que par le Syndicat des services publics (SSP), Joseph Daher conteste le «non-renouvellement» de son contrat. Le Tribunal de prud'hommes de l'administration cantonale (TRIPAC) se prononcera mercredi 9 avril sur des mesures provisionnelles devant permettre à Joseph Daher de continuer d’enseigner en attendant la décision finale.
Joseph Daher, qui devait assurer un cours ce premier semestre à l’Unil sur les relations internationales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le donne depuis plusieurs semaines de manière informelle à l’invitation de ses soutiens. Il était prévu qu’il le dispense ce lundi 7 avril, à 16h30, à l'initiative du Groupe Regards critiques, une association marxiste reconnue par l’Unil, dans une salle de l’Université de Lausanne rebaptisée du nom de la députée européenne française Rima Hassan, connue pour son activisme propalestinien.
Une partie du corps enseignant de l’Unil reproche à la direction universitaire sa «passivité» face aux «intimidations» des activistes propalestiniens.
Sollicité lundi 7 avril par watson suite à l’incident au cours duquel le directeur d'UniSEP a été blessé, le rectorat de l’Unil répond qu’il «évalue les éventuelles suites à donner». Le rectorat rappelle qu’«il y a des règles et des processus pour l’utilisation des locaux de l’Unil, voir la directive 5.1» et que «toute utilisation des locaux est soumise à autorisation».
De son côté, Aurélien Demaurex, député vert’libéral au Grand Conseil vaudois, annonce qu’il déposera mardi 8 avril une interpellation demandant au Conseil d’Etat de prendre position sur l’incident en question. «Quels que soient les idéaux défendus, nous pensons que l’usage de la violence n’est pas acceptable», affirme Aurélien Demaurex.