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Pourquoi le Valais interdit à ces deux élus de démissionner

Pourquoi le Valais interdit à ces deux élus de démissionner

Pendant un mois et demi, deux Valaisans se sont heurtés à l’obligation d’exercer une fonction publique. Le canton a finalement statué sur leurs demandes de démission, révélant un problème de portée nationale.
03.12.2024, 20:3703.12.2024, 20:37
Julian Spörri / ch media

La situation est symptomatique d’un malaise plus large: près de la moitié des communes suisses peinent à trouver des candidats pour leurs exécutifs locaux. Le village valaisan de Collonges en est un exemple frappant. Deux conseillers communaux, élus le 13 octobre sans s’être portés candidats, ont engagé une bataille pour refuser leur mandat. Le Valais n'est pas le seul à imposer aux gens de siéger: Uri, Soleure, Lucerne, Zurich, Nidwald et Appenzell Rhodes-Intérieures connaissent une règle similaire.

«La contrainte n’est plus acceptable sous aucune forme en 2024», dénonce Olivier Chambovay, l’un des deux élus réfractaires, dans une interview accordée à Schweiz am Wochenende. Après avoir traversé deux graves maladies, il redoute les répercussions sur sa santé s’il devait assumer ce rôle. Le canton, initialement inflexible, a finalement accepté sa démission.

«Je suis reconnaissant que mon passé médical ait été pris en compte», confie-t-il, tout en déplorant l’absence de réformes dans un système qu’il juge «obsolète».

Charge de travail importante? Le canton s'en moque

Si le canton avait d'abord refusé la démission d'Olivier Chambovay, ce revirement révèle «au moins un peu d'humanité», réagit Frédéric Guex, qui s'oppose également à son élection au conseil communal de Collonges - en raison de la charge de travail élevée.

Le sort de Frédéric Guex, le second conseiller élu malgré lui, est plus incertain. Sa demande de démission a été rejetée, le canton estimant que sa position actuelle, en tant que cadre dirigeant, ne constituait pas un motif suffisant pour justifier son retrait. Une logique qu’il peine à comprendre.

«Dans ce cas, la charge de travail aurait compté comme motif de démission. C'est absurde»
Frédéric Guex

En Valais, comme dans d’autres cantons, certaines exceptions à l’obligation de servir sont prévues, notamment pour des raisons de santé, un déménagement ou une surcharge professionnelle. Mais les critères restent flous et chaque cas est examiné individuellement. «Le département procède à une pesée des intérêts et prend également en compte la taille de la commune», explique Maurice Chevrier, chef du Service valaisan des affaires communales.

Les élus acceptent presque toujours leur sort

Collonges, qui ne compte que 878 habitants, est désormais au cœur d’un débat plus large sur la gestion des communes confrontées à une pénurie de candidats. Frédéric Guex, craignant de devoir «sacrifier le temps passé avec ma famille et mes hobbies», a annoncé son intention de faire appel. Le dossier sera donc réexaminé par le gouvernement cantonal.

Olivier Chambovay, de son côté, propose une solution plus radicale: confier la gestion de la commune à un fonctionnaire cantonal et envisager une fusion avec d’autres villages.

«Il faut créer des bases légales pour permettre une administration forcée en cas d’absence de candidats volontaires»

Pour l’instant, le canton rejette toute expérimentation en ce sens. «La commune reste responsable et doit organiser une élection de remplacement», tranche Maurice Chevrier. Mais à Collonges, comme ailleurs, le carrousel des candidats, ou plutôt des non-candidats, continue de tourner.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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