Il a fallu trois débats pour que les députés se rangent à la version du Conseil d'Etat et s'en tiennent à la situation actuelle. A savoir: la publicité est interdite sur le domaine public ainsi que sur le domaine privé visible du domaine public, c'est-à-dire par exemple dans des vitrines.
La gauche aurait voulu aller plus loin en imposant une interdiction totale, donc y compris à l'intérieur des points de vente. L'objectif consistait notamment à protéger les jeunes, «soumis à de très nombreuses publicités dans les commerces», a rappelé mardi Hadrien Buclin (Ensemble à gauche - POP), auteur de l'amendement visant à modifier la loi vaudoise sur les procédés de réclame.
A droite, Philippe Miauton (PLR) a critiqué une démarche «jusqu'au-boutiste» qui constitue «une nouvelle banderille portée à la liberté économique». De son côté, Cédric Weissert (UDC) a mis en garde contre «un imbroglio juridique», sachant qu'une nouvelle législation sur le tabac entrera en vigueur l'an prochain sur le plan fédéral.
Au nom du Conseil d'Etat, la ministre de la Santé Rebecca Ruiz a aussi invité les députés à écarter l'amendement de la gauche. Elle a relevé que la situation actuelle était déjà «passablement restrictive» et permettait une «approche proportionnée» vis-à-vis de la liberté du commerce.
Une interdiction totale de la publicité pourrait s'avérer non conforme d'un point de vue constitutionnel, s'exposant ainsi à des recours en justice, a aussi prévenu la conseillère d'Etat.
Accepté sur le fil la semaine dernière, l'amendement Buclin a, cette fois-ci, été refusé. Le bloc PLR-UDC l'a emporté avec 70 voix, contre 64 voix favorables et 5 abstentions dans les rangs de la gauche et des Vert'libéraux.
Ces discussions se sont déroulées dans le cadre des débats sur l'interdiction de la vente aux mineurs des cigarettes électroniques (ou «puffs»). Une interdiction qui avait été actée la semaine dernière et qui a fait consensus. Il restait à régler la question de la publicité, la seule à faire véritablement débat. (sda/ats)