La situation est «très préoccupante» et «hors de contrôle». Dans les rues de Lausanne, Vevey et Yverdon-les-Bains, «les actes illicites non poursuivis se multiplient». Le deal et la consommation de crack, en particulier, ont «fortement augmenté», au point où «les populations des quartiers concernés se sentent en insécurité et ressentent à juste titre un sentiment d’abandon».
C'est ce qu'affirment les municipalités des trois villes vaudoises dans une lettre qu'elles ont adressée ce jeudi au Conseil d'Etat. «La situation est à ce point critique qu’elle pèse également sur les usagers occasionnels ou réguliers de nos villes», ainsi que sur leur «attractivité commerciale et touristique», ajoutent-elles.
Pour cette raison, les trois communes «demandent urgemment» au canton «la tenue d’assises cantonales de la chaîne pénale et de la santé publique». «Cette réalité ne pourra être sérieusement et durablement améliorée sans un engagement fort, commun et concerté, du canton et des communes», lit-on dans la missive.
Tous les acteurs de la chaîne pénale, à l’exception des corps de police intercommunaux et de la police de Lausanne, relèvent directement de l’autorité cantonale, soulignent les auteurs de la lettre. Il en va de même des politiques de santé publique.
«Or», déplorent les trois villes, «le deal de produits stupéfiants n’est manifestement plus une priorité des différents acteurs et actrices de la chaîne pénale aujourd’hui».
Autre problème: sur le plan de la prise en charge sociale et sanitaire, «la situation n’est pas favorable», estime-t-on.
Les trois villes demandent au Conseil d'Etat de «porter ensemble une politique coordonnée en matière de sécurité publique et de lutte contre le deal de rue». De plus, elles souhaitent une «meilleure prise en charge des personnes toxicodépendantes». (asi)