Vous n’avez pas compris grand-chose à l’affaire Dittli? Rassurez-vous, nous non plus. C’est une histoire assez fumeuse. Avec des lunettes noires. Où la méchante désignée est peut-être vraiment la méchante, ou pas du tout, ou un peu quand même.
L’intrigue de ce Cluedo pour l’instant sans cadavre a son origine à Zoug, le canton champion de l’optimisation fiscale (un indice?). En 2016, Valérie Dittli, un père paysan bio, une mère éducatrice sociale, une sœur qui pourrait être sa jumelle, débarque à Lausanne pour y faire un doctorat en droit. Elle a 24 ans. Issue des rangs PDC (le futur Centre), elle gagne la confiance des démocrates-chrétiens vaudois qui voient en elle leur sauveuse. A partir de là tout s’enchaîne. Le 10 avril 2022, elle est élue au Conseil d’Etat vaudois «à la surprise générale», grâce à une alliance avec le PLR et l’UDC, surtout avec le PLR.
Sans expérience dans un exécutif cantonal, elle est catapultée aux Finances. Pour elle, c’est le début des emmerdements. Jusqu’à quel point les provoque-t-elle? Toujours est-il que l’expert «au-dessus de tout soupçon» Jean Studer, sollicité par le collège gouvernemental pour faire la lumière sur de sérieux dysfonctionnements, ne ménage pas la Zougo-Vaudoise dans son «analyse» de la situation. Elle est soupçonnée, pour ne pas dire accusée, d’avoir malmené la collégialité et abusé de son pouvoir pour chercher à satisfaire d’importants contribuables – quoi de plus polémique que le fisc en dehors du foot?