La Suva se retrouve dans le viseur de la justice vaudoise après le dramatique effondrement d'un échafaudage à Prilly (VD) en juillet 2024.
Selon l'émission Temps Présent de la RTS, le procureur Eric Mermoud a sommé, en octobre dernier, l'assureur de lui fournir pour son enquête un certain nombre de documents. Et parmi eux, les rapports d'inspection qui ont précédé le drame qui a coûté la vie à trois ouvriers et fait plusieurs blessés.
L'une des pistes suivies par les enquêteurs est en effet celle d'une possible négligence dans la vérification des points d'ancrage de l'échafaudage. Et la Suva est à la fois maître d’ouvrage, assureur et organe de contrôle du chantier.
La RTS fait notamment mention d'échanges de mails entre la Suva et l'échafaudeur Roth datant de février 2024 où ce dernier stipule que l'échafaudage de la tour, bien que haut de près de 60 mètres n'aurait pas besoin d'être renforcé au-delà de 50 mètres.
La RTS relève aussi que la Suva, en tant que principal organe d'inspection des chantiers en Suisse, mène en parallèle sa propre enquête sur la tragédie. Seule à communiquer, elle assure avoir effectué des contrôles avant l'accident - en grande partie sous-traités à une autre société - mais n'en indique pas le nombre précis.
Assureur, investisseur et contrôleur, cela fait en tout cas beaucoup de casquettes pour le syndicat Unia, qui y voit un risque de «conflit d'intérêts».
Dans Temps Présent, la Suva réfute cette théorie et assure que les personnes en charge du contrôle des chantiers sont «séparées du reste de la Suva» et «travaillent sur mandat de la Commission fédérale pour la sécurité au travail, dont elles reçoivent leur budget.»
Hormis la Suva, l'entreprise d'échafaudages Roth et les entreprises générales JPF et Perspectives construction sont également visées par la justice vaudoise dans cette affaire. (jzs)