Le Département de la défense (DDPS), dont Amherd est la présidente, a confirmé au Blick que la présidente de la Confédération s'était adressée à Vladimir Poutine dans une lettre immédiatement après la réélection de ce dernier.
Lorenz Frischknecht, porte-parole du DDPS, a souligné que le courrier ne contenait pas de félicitations au dirigeant russe.
Au lieu de cela, la missive aurait contenu des condoléances pour les victimes de l'attentat terroriste de Moscou. Plus de 130 personnes sont mortes dans l'attaque, qui aurait été perpétrée par des islamistes.
Dans sa lettre, Amherd a en outre «invité son quasi-homologue russe à dialoguer en des temps difficiles». Pour ce faire, la présidente de la Confédération aurait exposé la position suisse, qui repose sur le respect du droit international et des droits de l'homme. Dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine, la Russie est accusée de bafouer massivement le droit international.
Au niveau officiel, la Suisse s'est montrée jusqu'à présent solidaire de l'Ukraine, a clairement condamné la guerre menée par la Russie et a également soutenu les sanctions de l'UE contre l'agresseur. Le débat sur les livraisons d'armes indirectes à des pays partenaires européens, qui pourraient profiter à l'Ukraine, a toutefois divisé le pays pendant des mois. Les critiques ont dénoncé le fait que la Suisse renoncerait à sa neutralité si elle approuvait de telles livraisons.
En dépit de cela, la Russie ne considère déjà plus la neutralité helvétique comme acquise. Elle considère même la Suisse comme un «pays hostile» en raison de son soutien aux sanctions, comme l'a confirmé la semaine dernière le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Le projet de la Suisse d'organiser une conférence internationale sur la paix afin de trouver une solution à la guerre en Ukraine a notamment été à l'origine de cette initiative. Dans les prochains jours, environ 120 pays devraient recevoir une invitation pour ce sommet de la paix. La Russie n'en fait pas partie. Le pays avait annoncé au préalable que même s'il était invité, il n'y participerait pas, car lors de la conférence, la fin de la guerre ne serait négociée qu'aux conditions de la partie ukrainienne.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)