
Des militaires en rang d'oignons. Une cérémonie à la caserne de Colombier a fait 22 blessés.Image: dr
Le cas d'une cérémonie de promotion violente à la caserne de Colombier scandalise les responsables de la politique de sécurité. Le ministre de la Défense, Martin Pfister, devrait s'exprimer à ce sujet.
03.09.2025, 09:3003.09.2025, 09:30
Sermîn Faki / ch media
22 blessés, un passage aux urgences et 14 certificats médicaux: voilà le bilan d'une cérémonie de promotion à la caserne de Colombier le 6 avril 2018. Comme l'a révélé CH Media, des cadres de l'armée ont profité de l'événement pour frapper les soldats placés sous leurs ordres «avec rage et haine».
La commandante de compagnie aurait même encouragé la scène et lancé sur un ton ironique:
«Je tolère jusqu'à deux clavicules cassées»
On vous racontait toute l'histoire ici:
Malgré une condamnation, le choc persiste
Les responsables ont récemment été condamnés, mais l'affaire continue de faire parler. L'enquête a suscité l'indignation chez des politiciens de tous bords, comme Marianne Binder, sénatrice centriste argovienne, qui s'était indignée:
«Ces traditions humiliantes n'ont absolument rien à faire dans l'armée. De plus, des blessures ont été consciemment tolérées: jusqu'où veut-on aller?»
Priska Seiler Graf, présidente de la Commission de politique de sécurité du Conseil national, envisage que ce dossier soit discuté au sein de la commission. «Les traditions sont importantes», déclare la députée socialiste zurichoise, avant d'ajouter:
«Mais ce genre de pratiques n'a rien à voir avec une armée moderne et fonctionnelle, et nous en avons plus besoin que jamais aujourd'hui.»
Une commandante militaire «indigne»
Le député national de l'UDC, Michael Götte, partage cet avis. Le colonel déclare:
«Dès qu'il s'agit de faire souffrir quelqu'un et même de tolérer des blessures, le supérieur doit intervenir»
Ancien soldat de l'infanterie mécanisée, il affirme avoir lui-même subi de telles traditions à de nombreuses reprises et estime qu'elles peuvent avoir un sens «à condition de rester dans des limites». Concernant ce cas, il ajoute:
«Les responsables ne sont pas dignes d'une fonction de commandement militaire»
Pour Götte, ce ne sont pas les instances dirigeantes de l'armée qui doivent prévenir ce type d'incidents, mais les chefs de peloton et commandants de compagnie responsables: en tant que tel, il affirme avoir «toujours assumé ses responsabilités et interrompu tout dépassement lors de ces événements».
Un cas pas si isolé qu'on pourrait le penser
Le député socialiste Fabian Molina abordera l'incident lors de la session qui commence lundi prochain. Il souligne:
«Ce cas, même s'il constitue un exemple particulièrement choquant, s'inscrit dans une série d'incidents survenus au sein de l'armée.»
Cela est également démontré par le rapport sur la discrimination et les violences sexuelles publié il y a un an.

Le conseiller fédéral Martin Pfister doit répondre à des questions concernant un incident survenu lors d'une promotion militaire.Image: Keystone
Le rapport révélait qu'environ 50% des recrues étaient confrontées à des discriminations et 40% à des violences sexuelles. Suite à cela, la direction de l'armée a annoncé un ensemble de mesures visant à prévenir ces pratiques.
«A mon avis, un simple plan d'action ne suffit pas», déclare Molina. Le député zurichois compte donc poser une question au ministre de la Défense, Martin Pfister:
«Le conseiller fédéral Pfister doit préciser s'il envisage, en plus des mesures préventives, des sanctions disciplinaires et pénales afin de faire respecter la tolérance zéro proclamée par l'armée.»
Traduit et adapté par Noëline Flippe
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