Le 24 novembre, les Suisses votent. Ils devront dire si oui ou non ils veulent réformer leur système de santé. Le changement? Un financement uniforme des prestations (on vous explique tout dans l'article ci-dessous). De quoi offrir un peu de répit et une baisse des primes aux assurés?
C'est ce qu'a voulu savoir Roger Felder. Ces derniers mois, cet agriculteur fribourgeois a lu la presse et regardé des émissions traitant du sujet en se demandant si cette réforme, présentée par ses partisans notamment comme un outil pour freiner les coûts de la santé, ne représente pas aussi «une forme d'arnaque» pour les assurés.
Sa propre assurance, la CSS, s'appuie justement sur des nuances linguistiques pour expliquer les effets potentiels de cette réforme du système. Dans la presse, Philomena Colatrella, CEO de la caisse maladie, la présente comme une mesure permettant «un effet direct sur les primes» ou de «décharger les primes».
Des mots savamment choisis qui manquent de clarté pour Roger Felder. L'assuré a donc décidé de demander clairement à son assurance si la réforme allait permettre de faire baisser le montant de ses primes ou non.
Courant octobre, le Fribourgeois a pris la plume et écrit à la CSS. L'assurance lui a répondu quelques jours plus tard dans un courrier que nous nous sommes procurés:
Dans ce cas, qu'entend la caisse maladie par «cela déchargera les primes»? Nous avons nous aussi demandé des précisions à la CSS pour justifier cet écart entre les propos tenus par sa CEO dans la presse et la lettre reçue par Roger Felder. Voici ce que la caisse nous a répondu:
Des explications qui ne convainquent pas l'assuré fribourgeois. Pour Roger Felder, cette «hausse moins rapide du coût des primes» doit aussi être corrélée à la part plus importante que risquent de devoir payer les personnes opérées d'une appendicite, par exemple.
Un surcoût, avec la réforme, qui pourrait atteindre 371 francs, comme le rapportent nos confrères de Blick.
🔴Breaking: en cas oui à la réforme de la LAMal (financement uniforme des prestations, « EFAS »), une opération de l’appendicite vous coûtera 400 francs de plus à sortir de votre poche.
— Benoît Gaillard (@benoitgaillard) October 7, 2024
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Pour en revenir aux primes, qui dit vrai? Selon l'OFSP, les assurés seraient soulagés dans le nouveau système, ce que réfutent les opposants, qui anticipent plutôt une évolution dans l'autre sens. Pour le professeur Tobias Müller, économiste de la santé à la Haute école spécialisée bernoise, la situation est incertaine:
Opposants et partisans se livrent une bataille acharnée en vue de la votation du 24 novembre prochain. Selon les deux derniers sondages réalisés par 20minutes/Tamedia d'une part et la RTS de l'autre, la réforme serait plutôt acceptée.