Divertissement
Cinéma

«28 ans plus tard» valait bien la peine d'attendre: notre avis

Jamie (Aaron Taylor-Johnson) apprend à son fils Spike ( Alfie Williams) comment survivre dans ce monde de brut.
Jamie (Aaron Taylor-Johnson) apprend à son fils Spike ( Alfie Williams) comment survivre dans ce monde de brutes.Image: Sony Pictures

«28 ans plus tard» valait bien la peine d'attendre

En gestation depuis deux décennies, le troisième chapitre tiré du film 28 jours plus tard est enfin là, marquant le retour du réalisateur Danny Boyle dans une suite aussi terrifiante que surprenante.
17.06.2025, 20:5618.06.2025, 11:35
Plus de «Divertissement»

En 2002, Danny Boyle (Slumdog Millionaire) révolutionnait la terreur avec 28 jours plus tard et remettait le film de zombies au goût du jour, le genre ayant connu son âge d'or dans les années 1970-1980. Celui-ci s'est rapidement imposé comme un classique du cinéma d'horreur. Avec un budget de 8 millions de dollars, le long-métrage qui a révélé Cillian Murphy (Oppenheimer) en a rapporté 84 millions au box-office.

Un immense succès pour ce petit film d'horreur indépendant qui a mené à une suite, en 2007, intitulée 28 semaines plus tard. Un troisième chapitre devait être réalisé, et les «28 mois plus tard» prévus à l'origine sont devenus «28 ans» suite à plus d'une décennie de bataille avec les studios pour une histoire de droits.

Danny Boyle, et son talentueux scénariste Alex Garland (Civil War, Ex Machina) reprennent donc les choses en mains avec une nouvelle trilogie, dont 28 ans plus tard se présente comme étant le premier volet.

Cela fait près de trente ans que le Virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d'armement biologique en Angleterre. Depuis, la Grande-Bretagne a été coupée du reste du monde et un confinement très strict a été mis en place. Laissée pour compte parmi les personnes infectées, une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île reliée au continent par une route uniquement accessible lors de la marée basse.

Vidéo: watson

Lorsque le jeune Spike (Alfie Williams), l’un des habitants de l’île, est envoyé pour la première fois en mission sur le continent avec son père Jamie (Aaron Taylor-Johnson), il découvre non seulement que les infectés ont muté, mais qu'il existe d'autres survivants.

Un film réalisé à l'IPhone

Dans l'imaginaire collectif, les morts-vivants marchent en hordes, bras tendus et trainant du pied. Sauf que chez Danny Boyle, ils courent comme des dératés, et il ne faut pas moins d'une minute pour qu'une morsure vous transforme en monstre. Ces zombies hyperactifs ont été l'un des ingrédients à l'origine du succès du film 28 jours plus tard. L'autre facteur, c’est que ce film arrivait de nulle part avec une mise en scène relativement unique et un rendu particulier, puisqu'il a été réalisé entièrement avec une caméra DV, un format numérique utilisé pour la télévision et les reportages.

Les infectés ne sont plus les mêmes qu'il y a 30 ans.
Les infectés ne sont plus les mêmes qu'il y a 30 ans.Image: Sony Pictures

Le cinéma étant alors majoritairement tourné à la pellicule, le choix de ce format a permis à Danny Boyle de réaliser de belles économies, tout en vidant Londres de sa population pour faire déambuler son acteur le temps d'un tournage très rapide sur le pont de Westminster. Un choix artistique servant la narration, puisque pour Danny Boyle, «l'apocalypse aurait été filmée au caméscope», avait-il déclaré lors d'une interview.

Ce format, audacieux pour l'époque, donnait des allures de film expérimental au premier volet. Une formule que le cinéaste britannique a réitérée aujourd'hui, puisque le smartphone a remplacé le caméscope. Ainsi, le film a été entièrement tourné avec des iPhone 15 Pro Max modifiés pour les besoins du tournage. Ce qui en fait le film plus cher jamais tourné avec un smartphone, car 28 ans plus tard bénéficie du budget relativement confortable de 75 millions de dollars.

Un choix qui s'avère extrêmement payant, car l'usage des caméras miniatures permet de filmer au ras du sol, dans des angles inattendus ou au plus près des personnages, renforçant l'immersion du spectateur, tout en ayant des images parfois d'une beauté à couper le souffle. Un véritable tour de force de mise en scène.

Plus qu'un simple film de zombies

Le final de 28 semaines plus tard, réalisé par l’Espagnol Juan Carlos Fresnadillo, laissait entrevoir que l'épidémie se propageait en Europe. Une quinzaine d'années plus tard, le Brexit et la pandémie de Coronavirus ont motivé Danny Boyle et son scénariste Alex Garland à saisir une autre approche. Au début du film, on apprend que l'infection a finalement été contenue au Royaume-Uni, après avoir été mise en quarantaine et livrée à elle-même pendant que le reste du monde s'éloignait.

«Nous voulions faire quelque chose qui nous force à regarder notre propre pays plutôt que de laisser le virus se propager à l'échelle internationale»
Danny Boyle

Ce récit s'inspire donc en partie du Brexit, soit le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne en 2020. Mais l'accent mis par le film sur la manière dont la civilisation se reconstruirait après un événement apocalyptique a également été largement influencé par la pandémie de Covid-19, comme l'expliquait le cinéaste de 68 ans dans les colonnes du Times.

«Au début du Covid, on portait des gants et on désinfectait les courses. Mais petit à petit, on prend plus de risques. On ne reste pas en état d'alerte maximale. On évolue. Et c'est pareil dans le film»
Danny Boyle

Un récit initiatique

Avec pour personnage principal un jeune adolescent, 28 ans plus tard prend la forme d'un récit initiatique à hauteur d'enfant, qui découvre la violence du monde en même temps que le spectateur. Un choix qui permet d'autant plus d'y intégrer une dimension émotionnelle forte, notamment dans la relation qu'entretient le jeune Spike avec sa mère, interprétée par l'actrice Jodie Comer (Killing Eve), qui ne manquera pas de faire couler quelques larmes.

28 ans plus tard trouve donc un savant équilibre entre moments de tensions et de répits, où l'émotion côtoie la philosophie, particulièrement avec un très beau monologue sur la mort prononcé par l'immense Ralph Fiennes (Conclave), également au casting. Un film d'horreur qui arrive à être profond, un fait bien trop rare pour ne pas être souligné.

Un film avec Ralph Fiennes ne peut pas vraiment être mauvais.
Un film avec Ralph Fiennes ne peut pas vraiment être mauvais.Image: Sony Pictures

Quant à ceux qui espéraient revoir Cillian Murphy, celui-ci n'est pas dans 28 ans plus tard, bien qu'il soit crédité comme producteur exécutif. Il sera néanmoins bien présent dans les suites prévues. En effet, la réalisatrice Nia DaCosta (Candyman, The Marvels) a été choisie pour réaliser le deuxième volet, un film tourné en même temps que son prédécesseur et qui devrait sortir en salles en janvier 2026. Danny Boyle reviendra ensuite au poste de réalisateur pour le troisième film, qui, selon lui, sera «une histoire de rédemption» centrée sur Jim, le personnage incarné par Cillian Murphy, bouclant ainsi la boucle de ce qui sera désormais une saga.

Les stars à poil au festival de Cannes
1 / 17
Les stars à poil au festival de Cannes
Les tenues les plus scandaleuses du Festival de Cannes
partager sur Facebookpartager sur X
Au Liban, des missiles traversent le ciel pendant que les gens vivent leur vie.
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Votre commentaire
YouTube Link
0 / 600
1
13 choses hilarantes qu'on ne voit qu'à la Fête fédérale de gymnastique
La Fête fédérale de gymnastique bat son plein à Lausanne, du 12 au 22 juin. Échauffez-vous!

La 77e Fête fédérale de gymnastique se tient à Lausanne à partir du 12 juin. Au programme : plus de 140 compétitions réparties dans 22 disciplines, dont l'athlétisme, la gymnastique artistique, le floorball, le volleyball et la gymnastique. Il va sans dire que la gymnastique peut parfois passer au second plan pendant les festivités.

L’article