Pas cher pour un château, précisons. La propriété est à vendre pour 3,5 millions de livres sterling (environ 3,9 millions de francs suisses). Alors certes, c'est pas Balmoral, mais Myres Castle, en Ecosse, saura réveiller chez ses futurs propriétaires cette petite envie de faire des coucous royaux depuis une calèche dorée. Et puis pour ce prix-là, c'est une maison mitoyenne «proche de Lausanne» (c'est-à-dire à 40 minutes de route) qu'on peut trouver (et encore). Alors on enfile son gros manteau et let's go Scottish!
C'est dans le comté de Fife, près du village imprononçable d'Auchtermuchty, au nord d'Édimbourg, que se trouve cette charmante bâtisse. Un joli château qui fêtera bientôt ses «à peu près 500 ans»: sa construction a commencé «à peu près en l'an 1530».
Myres Castle a un peu de sang bleu. Par alliance, disons. Puisque c'est un certain John Scrymgeour qui a fait construire ce joli château. Un type qui a aussi supervisé la rénovation de Holyrood Palace, là où a reposé le cercueil de la Reine avant de prendre la direction de Londres. Et c'est Marie Ière d'Ecosse qui aurait elle-même planté le plus vieil arbre de la propriété (un châtaignier espagnol, si vous voulez tout savoir).
Le château est suffisamment spacieux pour accueillir toute la famille, tonton consort, cousins illégitimes et belle-mère désargentée compris: ses 1350 mètres carré permettent à ses occupants de se faire la gueule chacun dans son coin à sa guise pendant des heures.
Les 18 hectares de terrain sont eux aussi un appel à la tranquillité. Ses acquéreurs pourront s'y balader sans croiser de cousins prétentieux et prétendant au trône. Dans l'immense jardin, on trouve aussi un chapiteau, pratique pour organiser mariages, couronnements ou autres décapitations.
On compte aussi un studio de yoga chauffé, un cottage avec trois chambres, une cabane pour le berger et un héliport. Les propriétaires d’hélicoptères sauront apprécier cette infrastructure, le château étant, il faut le reconnaître, construit proche d'environ zéro commodité dans le trou du c** du monde.
Le château trouvera grâce aux yeux des amateurs de tennis, puisque le jardin compte aussi un court. Les fans de labyrinthes (il y en a, ne les oublions pas) s'amuseront eux aussi comme des petits fous à se planquer dans les haies, comme dans Harry Potter et la Coupe de Feu, mais sans les bébêtes immondes.
À l'intérieur, on se croirait dans La Chronique des Bridgerton, mais sans scénarios claqués: lustres clinquants, épais rideaux et fauteuils kitsch parent les lieux, sans qu'un Duc de Machin ne squatte nonchalamment les canapés.
Une salle à manger pouvant accueillir une vingtaine de personnes saura séduire les familles nombreuses.
Et quand toute cette foule aura eu raison de la santé mentale des hôtes, ces derniers auront la possibilité d'aller se cacher dans la salle de jeux, qui accueille un élégant billard et une tête de biche empaillée, ou encore dans la petite bibliothèque verte.
Il y a aussi suffisamment de chambres pour caser tout ce petit monde: dix chambres avec salles de bain, sans compter les cinq salles de réception, dans lesquelles il est tout à fait possible de disposer des lits de camp pour les invités qu'on aime moins.
Pour ceux que les futurs propriétaires détestent vraiment très fort, Myres Castle compte aussi des donjons.
Et que les éventuels intéressés se rassurent, ils n'auront pas besoin d'hypothéquer leurs organes vitaux à cause du gouffre à fric que représentent les charges d'une telle demeure, car Myres Castle a été rénové en 1999. Le câblage, la plomberie ainsi que le chauffage ont tous été changés.
L'annonce précise même que «le système à biomasse ne nécessite pas de combustibles fossiles» (mais ne me demandez pas ce que ça veut dire, moi je suis là pour le labyrinthe et le lit à baldaquin).