Dans le chapitre des trucs qui ne doivent pas être faciles à gérer quand on est un sportif de haut niveau, on pense évidemment aux déplacements.
Voyager d'un point à l'autre de la planète, bouffer à tous les râteliers et taper dans la cuisine locale à laquelle on n'est pas habitué tous les quatre midis, passe encore. Mais le sommeil est un élément clé pour un sportif, certainement aussi important que l'état de son intestin grêle. Or, durant les Jeux olympiques, il semblerait bien que nos valeureux candidats devront au moins autant contracter les abdos de jour que serrer les dents de nuit.
En effet, plusieurs athlètes ont partagé sur les réseaux leurs premières impressions de ce qui leur sert de chambre à coucher. A savoir, une boîte à chaussures de 12 mètres carrés, qu'il faudra bon an mal an se partager avec un compagnon de galère. Le clou du spectacle? Les lits, qui sont faits à base de carton recyclé et de filets de pêche (recyclés eux aussi, bien sûûûr), et qui répondent à des critères «écologiques».
Selon le média BFMTV, les lits sont arrivés en kit de pièces détachées de 36 éléments. Les matelas «do-it-yourself» sont divisés en trois blocs de fermeté différente: «doux», «modéré», et «à crever» («ferme»). Voilà donc la toute première épreuve que nos chers rivaux doivent affronter: ils ont pour tâche de choisir leurs blocs de matelas-LEGO, «à l'aide d'un logiciel qui scanne leur morphologie». BFMTV nous précise ensuite qu'il faut douze minutes pour monter le camp (l'histoire ne nous dit pas si les sportifs le font eux-mêmes, et s'ils sont chronométrés et classés).
En alignant et en collant ensemble des cartons de déménagement Ikea (ben oui, le cadre en carton est fabriqué par la société française Smurfit Kappa, géant européen de l'emballage papier), les organisateurs veulent limiter l'impact environnemental de la compétition. Mais là où le bât blesse, c'est que ça n'a pas l'air super confortable, et c'est un euphémisme. Cette sorte de plumard, déjà utilisée lors des JO de Tokyo en 2020, a d'ailleurs été surnommée «anti-sexe» en raison de sa structure en carton censée limiter les mouvements brusques.
Dans une petite vidéo publiée ce lundi, la joueuse australienne de water-polo Tilly Kearns confirme nos suspicions: le lit est dur comme du caillou.
On passera sur le bout de mousse carbone bizarre qui dépasse et qu'elle brandit à l'écran. On fermera aussi les yeux sur la couverture aux couleurs moches qui me rappelle ma vieille couette de camping. Il faut l'avouer: ce n’est vraiment pas avec tout ça qu'on aura envie de s'envoyer au septième ciel.
Notre empathie s'est enflammée quand l'Australienne, explique, dépitée: «apparemment, on peut retourner la mousse pour avoir le côté plus doux...mais ça, c'était le côté doux!». Et ce n’est pas mieux du côté de sa camarade de chambre, qui assure que «son dos est sur le point de tomber».
Les internautes, eux, ont déjà pris le pli:
En revanche, niveau solidité, ça a l'air béton! Plusieurs cobayes le confirment.
Bon les lits du village olympique sont solides apparemment. pic.twitter.com/p7B6kQncm9
— Virginie Émilie (@Mini__V) July 21, 2024
De leur côté, les rugbymen irlandais Harry McNulty et Jordan Conroy ont testé la structure en mode «mêlée». Et devinez quoi? Même avec ces deux grands gaillards qui utilisent le cadre comme un tatami, ça tient! Un vrai château de cartes fixé à la cyanolite.
Mention spéciale pour la joueuse de tennis australienne née à Moscou Daria Gavrilova Saville, qui compte près d’un million d’abonnés sur son compte TikTok. Celle-ci s'est mise en tête de tester la solidité de sa couche avec sa compère Ellen Perez. Même sa raquette y a passé, mais le lit avait trop peur pour bouger.
C'est l'Irlandais Rhys McClenaghan qui aura le mot de la fin. Le gymnaste a l'air de kiffer sa vie en papier mâché; il avait déjà testé les «pieux» à Tokyo. Cette fois encore, il a tenu à débunker l'idée selon laquelle l'inébranlable litière serait «anti-sexe», et servirait à limiter les interactions sexuelles.
En réalité, nous rappelle avec justesse BFMTV, c'est le Covid qui avait fait le lit de cette information tronquée; elle avait pris de l'ampleur à Tokyo, «où les recommandations sanitaires face au Covid-19 demandaient aux athlètes de réduire au maximum leurs interactions non indispensables.»
Cette année, au sein du village francilien, les rapprochements sont bien au contraire déjà envisagés, puisqu'il est prévu que «plus de 200 000 préservatifs y soient distribués». Nous voilà rassurés.