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Credit Suisse empêtré dans une affaire de blanchiment d'argent

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Le «scandale de la dette du Mozambique» concerne des crédits accordés au Mozambique par Credit Suisse.Image: Keystone

Credit Suisse empêtré dans une affaire de blanchiment d'argent

Le Ministère public de la Confédération (MPC) dénonce des carences de la banque reprise par UBS dans l'affaire des crédits octroyés à des entreprises publiques mozambicaines.
01.12.2025, 11:1501.12.2025, 13:08

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a déposé un acte d'accusation à l'encontre notamment de Credit Suisse et de son repreneur en 2023 UBS, dénonçant des carences organisationnelles dans le cadre de l'octroi de crédits au Mozambique il y a une dizaine d'années.

Le bureau du procureur fédéral prévient par ailleurs une ancienne collaboratrice de feu Credit Suisse de blanchiment d'argent. Une autre procédure ouverte à l'encontre d'une autre ancienne collaboratrice a par contre été classée, s'intéressant à des faits déjà condamnés par le Département fédéral des finances (DFF).

UBS a rapidement diffusé une prise de position balayant les conclusions du MPC. La banque aux trois clés ne s'estime nullement concernée par une affaire remontant à 2016, qui plus est déjà réglée.

Une transaction douteuse de 7 millions de dollars

L'accusation porte en premier lieu sur la rupture par Credit Suisse d'une relation d'affaires, ainsi que sur les transferts vers l'étranger de fonds d'origine présomptivement délictuelle qui en ont résulté, sans que la banque ait pris soin d'informer le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS), explique le MPC dans un communiqué lundi. La relation d'affaires en question s'inscrivait dans le cadre de crédits totalisant plus de 2 milliards de dollars avec trois entreprises étatiques mozambicaines.

La préposée à la conformité de Credit Suisse aurait recommandé à son employeur de ne pas alerter le MROS sur une transaction douteuse portant sur quelque 7 millions de dollars, dont l'essentiel avait été transféré sur des comptes aux Emirats arabes unis peu de temps après leur réception en provenance du Mozambique. Elle aurait alors plaidé pour une rupture de la relation d'affaires, permettant ainsi et tolérant que le reste des fonds d'origine délictuelle présumée puissent être transférés à l'étranger et donc blanchis.

Les fonds restants au printemps 2016 auprès de Credit Suisse s'élevaient à environ 609 000 dollars et 28 000 francs.

La plus grave crise financière Mozambique

Le «scandale de la dette du Mozambique» concerne des crédits accordés au Mozambique par Credit Suisse il y a une dizaine d'années, à l'insu du Parlement local et du Fonds monétaire international. L'argent devait notamment servir à payer la construction d'une flotte de pêche au thon. Des pots-de-vin ont été versés à cette occasion dans une large mesure.

L'affaire avait éclaté en 2016, lorsque le gouvernement mozambicain avait révélé avoir contracté ces prêts. Après ce scandale, le FMI et la plupart des bailleurs du pays, un des plus pauvres du monde, avaient suspendu leur aide.

En raison de ce scandale, le gouvernement avait été contraint d'interrompre le remboursement de sa dette et sa monnaie, le metical, s'était effondrée, plongeant le pays dans la plus grave crise financière depuis son indépendance en 1975. L'année dernière, l'UBS avait trouvé une solution extrajudiciaire au litige qui opposait Credit Suisse à l'Etat mozambicain. (jzs/ats)

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