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«Il est insupportable, mais...»: ces patrons qui aiment Trump

«Il est insupportable, mais...»: pourquoi les patrons aiment bien Trump

Aux Etats-Unis comme en Suisse, le républicain engrange davantage de soutiens chez les chefs d'entreprise qu'en 2016. Mais Kamala Harris rattrape son retard - et pas uniquement pour des raisons d'altruisme.
11.10.2024, 05:5411.10.2024, 09:48
Patrik Müller / ch media
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Que pense le patronat de Kamala Harris et de Donald Trump? L'avis des dirigeants d'entreprise compte, car ils sont des faiseurs d'opinion et dépensent souvent beaucoup d'argent.

Elon Musk, a battu tous les records à cet égard. Alors qu'il votait démocrate, il a désormais changé de camp. Le fondateur de Tesla ne soutient pas seulement Trump financièrement. Mais aussi en offrant de la visibilité à son candidat favori auprès de ses presque 200 millions de followers sur X (qui lui appartient).

La réaction des directeurs de multinationales suisses à cette question épineuse est intéressante. Cela provoque régulièrement un soupir, suivi d'une pause. Parfois, ils précisent d'entrée de jeu:

«Tout ça reste en off!»

On ne peut donc pas citer de noms. La démarche est habituelle lorsqu'on rencontre des chefs d'entreprise pour une discussion de fond, lors d'une avant-première ou d'un congrès. Ils veulent éviter les gros titres. Une seule citation bien sentie dans un grand journal de la presse nationale suffit, avant que des agences de presse comme Reuters ou Bloomberg ne la reprennent pour la traduire en anglais et lui faire faire le tour de la planète. Les problèmes pourraient alors commencer.

Ce qui plaît chez Trump

Dans ces aveux en «off», les dirigeants économiques louent largement Donald Trump. Ils détaillent alors ce que l'ex-patron d'UBS Oswald Grübel a résumé ainsi en 2018:

«Trump est insupportable. Mais il fait tout juste»

Grübel avait autorisé cette citation à l'Aargauer Zeitung. Car ils sont nombreux à apprécier la position de Trump sur les impôts et la réglementation. La réforme fiscale de 2017 a énormément allégé la charge des entreprises. Mais elle arrive désormais à échéance, et Kamala Harris ne la prolongerait pas, contrairement à son rival. Quant à la réglementation, Trump l'avait réduite en tant que président: lors de ses deux participations au WEF de Davos, Trump s'est félicité d'avoir supprimé deux dispositions pour chaque nouvelle règle créée.

Cela inclut un démantèlement de la protection climatique, que la plupart des PDG approuvent. Encore donc un bon point. L'assaut du Capitole est, quant à lui, plus ou moins passé aux oubliettes. Les défauts de caractère du républicain dérangent énormément les chefs d'entreprise, mais ils disent accorder davantage d'importance aux décisions politiques. Ils soulignent, en outre, que de 2016 à 2020, les entreprises suisses n'ont guère eu de problèmes avec le gouvernement américain.

Aux Etats-Unis, plusieurs cadres supérieurs et entrepreneurs de premier plan se déclarent ouvertement en faveur de Donald Trump. Hormis Elon Musk, on trouve par exemple le chef de la plus grande société de capital-investissement du monde, Blackstone, Stephen Schwarzman, la magnat des casinos Sheldon Adelson (l'une des femmes les plus riches des Etats-Unis) et l'entrepreneur hôtelier Robert Bigelow.

Sans oublier le cofondateur de Paypal, Peter Thiel, l'un des rares à avoir misé sur Trump dès 2016. A l'époque, ces entrepreneurs faisaient encore figure d'outsiders, surtout dans la Silicon Valley. Le centre névralgique de la technologique de San Francisco roule traditionnellement pour le camp démocrate. Ce qui a donc poussé le New York Times à titrer:

«2016, c'est du passé: Trump se fait des copains dans la Valley»

Du côté des gagnants

Toutefois, depuis le retrait de Joe Biden, la région la plus riche du pays a réduit son soutien financier à la campagne républicaine. Originaire de San Francisco, Kamala Harris y reçoit un meilleur accueil que Biden. Plus de 500 investisseurs de la Silicon Valley ont signé un appel en sa faveur, et il existe des comités baptisés Tech for Kamala qui ont récolté des millions de dollars. Au rang des célébrités qui la soutiennent, on trouve le fondateur de Netflix Reed Hastings, celui de Linkedin Reid Hoffman et le milliardaire Chris Sacca.

Tous s'engagent pour des questions sociales comme le droit à l'avortement ou l'accès abordable au système éducatif. Ce soutien accru envers Kamala Harris n'est toutefois pas uniquement motivé par des raisons altruistes. La démocrate ne cesse de monter dans les sondages et les entrepreneurs cherchent à être du côté des gagnants.

L'industrie de la technologie est donc divisée, tandis que les secteurs traditionnellement proches des républicains sont clairement favorables à leur candidat. C'est le cas du pétrole, de l'industrie pharmaceutique et de l'industrie financière. Selon la plateforme Opensecrets, environ 90% des dons des banques américaines vont à Donald Trump. En 2016, Wall Street soutenait encore majoritairement Hillary Clinton.

(Traduit et adapté par Valentine Zenker)

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