Economie
télé-travail

Les règles sur le télé-travail pourraient changer en Suisse

Father working in home office with young daughter on shoulders
Les syndicats craignent que l'adaptation des règles du télétravail n'augmente le stress au lieu de le réduire.Image: getty images

Les règles sur le télétravail pourraient changer en Suisse

Une réforme de la loi sur le travail est en discussion à Berne. Elle vise le télétravail. Les syndicats alertent sur les risques, la droite défend plus de flexibilité.
18.02.2025, 09:2718.02.2025, 09:27
Kari Kälin / ch media
Plus de «Economie»

On accompagne les enfants à la crèche le matin, on enfile ses chaussures de jogging l'après-midi, on remet sa progéniture au lit et on répond à quelques e-mails professionnels: aujourd'hui, plus d'un tiers des personnes actives font occasionnellement ou régulièrement du télétravail. Avant la pandémie, elles n'étaient encore qu'un quart. Et cette pratique gagne du terrain.

Les personnes qui s'occupent de leurs enfants le matin et le soir et qui font du sport l'après-midi pourraient toutefois entrer en conflit avec la loi sur le travail, si ces activités ne sont pas conciliées sur une plage de 14 heures tout au plus – soit la durée maximale du travail quotidien autorisée, par exemple entre 7 et 21 heures.

Modification de la loi

Une majorité de la Commission de l'économie du Conseil national propose donc des modifications de la loi.

Voici les points essentiels:

  • En cas de travail à domicile, la plage de temps de travail quotidien est étendue de 14 à 17 heures.
  • Le temps de repos est de 9 heures au lieu de 11. Un bref coup d'œil à la boîte vocale n'est pas considéré comme une interruption du temps de repos.
  • Les travailleurs qui peuvent organiser eux-mêmes une grande partie de leur temps n'ont pas besoin d'autorisation pour travailler volontairement le dimanche à leur domicile. Cela vaut pour neuf dimanches par an au maximum, avec cinq heures de travail au maximum à chaque fois.
  • Si l'employeur propose un poste de travail dans un magasin, il peut convenir avec l'employé qu'il devra prendre en charge lui-même les dépenses à domicile, par exemple les fournitures de bureau.

Equilibre vie privée et professionnelle

Lundi, le projet était à l'ordre du jour de la commission de l'économie du Conseil national. La majorité bourgeoise espère améliorer l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

L'Union syndicale suisse estime que le télétravail présente des avantages, à condition qu'il soit organisé avec la participation de l'employé. Mais elle s'oppose avec véhémence à la révision de la loi sur le travail, tout comme la Société de médecine du travail de l'Association des médecins.

Dans une lettre adressée à tous les membres de la Commission de l'économie, l'Union syndicale met en garde contre l'augmentation des absences pour cause de maladie, des arrêts de travail prolongés et des burn-outs suite à l'augmentation du stress généré par le travail à domicile, avec la confusion entre travail et loisirs qui en découle.

La suppression du repos dominical, l'extension du temps de travail à 17 heures et la réduction du temps de repos sont particulièrement épineuses pour la confédération syndicale. Luca Cirigliano, secrétaire central de l'Union syndicale, explique:

«Cela aurait des conséquences négatives sur la santé, la vie sociale et le bien-être des travailleurs en Suisse. Et cette notion de "courte prestation de travail": qu'est-ce que cela signifie? Répondre à un, deux e-mails? Etre 15 minutes au téléphone avec son chef à minuit?»
Luca Cirigliano, secrétaire central de l'Union syndicale.

Luca Cirigliano critique également le fait qu'avec un contrat de télétravail, l'employeur pourrait répercuter les dépenses de travail et les frais sur les employés. Et d'ajouter:

«La boîte de Pandore serait ouverte. L'Union syndicale combattra ces modifications de la loi»

Ne pas présenter l'initiative «comme de l'exploitation»

Le président du PLR, Thierry Burkart, réagit par la négative aux objections de la gauche. Celui qui avait déposé la motion sur le travail à domicile avant la pandémie déclare:

«Ces affirmations sont totalement fausses»
Thierry Burkart, président du PLR
Thierry Burkart
Thierry Burkart, président du PLR.

Le conseiller aux Etats souligne qu'il ne fait pas un plaidoyer pour plus de télétravail, mais qu'il veut adapter la loi à la réalité et en faveur des travailleurs:

«Cela leur permet de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, sans faire quelque chose d'illégal parce qu'ils répondent brièvement à un message le soir ou consacrent une heure le dimanche à une présentation pour le lundi.»

Selon lui, il est «bizarre de présenter l'initiative comme une exploitation». «Personne n'est forcé de signer un contrat avec les règles du travail à domicile. De plus, les employés en télétravail peuvent déterminer eux-mêmes la répartition de leur travail. Ils ne peuvent pas y être contraints.» Thierry Burkart rejette également l'objection selon laquelle les employeurs pourraient répercuter les dépenses à grande échelle sur les employés. Et de conclure:

«Ce n'est pas possible. Il existe d'ailleurs une jurisprudence du Tribunal fédéral à ce sujet»
Thierry Burkart, président du PLR

(Traduit et adapté par Valentine Zenker)

Javier Milei a l'air d'un dingo
1 / 10
Javier Milei a l'air d'un dingo
La phrase favorite du président argentin? «Vive la liberté, putain!» («¡Viva la libertad, carajo!»)
source: sda / natacha pisarenko
partager sur Facebookpartager sur X
Ils skient sur l'Etna en éruption
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Pourquoi Migros et Starbucks augmentent le prix de leurs cafés
Tout comme Migros, la chaîne de cafés américaine Starbucks a récemment augmenté le prix de ses cafés. Les raisons de cette flambée des prix sont surprenantes.

Starbucks n'a jamais été connu pour son café bon marché, mais la chaîne américaine en rajoute désormais une couche. Elle a augmenté le prix de nombreuses boissons et pâtisseries: un cappuccino moyen coûte par exemple désormais 6,60 francs, soit dix centimes de plus qu'avant. Des augmentations similaires touchent de nombreux autres produits.

L’article