Le président français Emmanuel Macron a annulé vendredi le grand débat qu'il avait imaginé samedi dans l'enceinte du Salon de l'agriculture de Paris. Mais il a proposé aux syndicats agricoles de les voir avant l'ouverture officielle de la manifestation.
L'idée d'un grand débat, marque de fabrique du locataire de l'Elysée, a tourné au fiasco, tant la mention jeudi d'une invitation du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, même rapidement annulée, a hérissé les agriculteurs.
«J'inviterai demain (samedi) matin tous les syndicats agricoles avant l'ouverture officielle du salon. Je serai là pour l'ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année», a ajouté le président.
Le premier syndicat agricole français, la FNSEA, a accepté cette invitation, a déclaré son président Arnaud Rousseau. «Le président de la République est attendu d'abord sur ce qu'il va annoncer, sur les attentes très concrètes que les agriculteurs ont et sur la vision qu'il veut porter», a-t-il dit.
«Le président, il nous a fait un énorme bras d'honneur hier [jeudi, avec les Soulèvements de la Terre] alors ce qu'on attend maintenant c'est qu'il annonce des choses», a commenté Vincent Bouvrain, qui participait vendredi à une manifestation parisienne d'agriculteurs.
Le cortège, comptant 14 tracteurs et des centaines de manifestants, est arrivé à la tombée de la nuit devant l'entrée du salon de l'agriculture au sud de Paris. Une partie des manifestants devait rester camper à proximité pour la nuit.
La capitale avait accueilli un autre cortège de tracteurs dans la journée, qui a stationné plusieurs heures au coeur de Paris, derrière le monument des Invalides.
L'exécutif s'efforce depuis un mois de répondre aux agriculteurs qui manifestent pour obtenir un meilleur revenu et moins de contraintes administratives et environnementales, au prix de concessions sur les pesticides.
Régulièrement mis en cause par les agriculteurs qui les accusent de tirer les prix à la baisse, les acteurs de la grande distribution ont appelé vendredi à étendre «aux acteurs de la restauration et aux grossistes industriels» les lois françaises visant à mieux rémunérer les agriculteurs. (ats/jch)