L'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro a été condamné jeudi à son procès pour tentative de coup d'Etat, pour avoir voulu empêcher le retour au pouvoir du président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Le juge Cristiano Zanin a estimé que l'ancien chef de l'Etat avait participé à une «organisation criminelle armée», ce qui porte le score final à quatre juges contre un en faveur d'une condamnation au sein de la Cour suprême. La peine, pouvant dépasser 40 ans de prison, doit être fixée dans la foulée par les magistrats.
Inéligible jusqu'en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d'entrave à son procès, M. Bolsonaro n'est pas présent aux audiences, pour motif de santé selon sa défense. Il clame son innocence.
L'affaire Bolsonaro est aussi à l'origine d'une crise sans précédent entre la première puissance d'Amérique latine et les États-Unis.
Dénonçant une «chasse aux sorcières» contre son allié d'extrême droite, le président américain Donald Trump a imposé une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes.
Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à l'un d'entre eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro.
M. Bolsonaro est jugé avec sept anciens proches collaborateurs, dont plusieurs ex-ministres et généraux.
C'est la première fois qu'un ancien chef de l'Etat doit répondre de telles accusations, dans un pays encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985). (ats)