Il aura fallu trois ans, quatre séances de pose et autant d'heures de réflexion avant que l’artiste britannique Jonathan Yeo achève son oeuvre. Un portrait de Charles, alors prince de Galles, débuté en juin 2021, dans sa résidence de Highgrove, et qui a évolué pour devenir son premier portrait en tant que monarque. Plus délicat est de dire, en revanche, si le résultat valait l'attente. Mais avant l'analyse, assez de suspens. Surpriiiiiise!
🦋 The artist said of the experience of painting The King:
— The Royal Family (@RoyalFamily) May 14, 2024
“When I started this project, His Majesty The King was still His Royal Highness The Prince of Wales, and much like the butterfly I've painted hovering over his shoulder, this portrait has evolved as the subject's role in… pic.twitter.com/U289q8AlMh
A défaut d'être réaliste, disons que ce tableau est coloré. Une couleur, par ailleurs, assez indéfinissable. Serait-ce rouge sang? Fuchsia watson? Tomate flambée? Framboise écrasée? Sang concentré? A vous de juger.
Pour la composition, un bref descriptif: nous voilà face à un Charles III solennel, doigts saucisses posés sur son épée, vêtu de son uniforme des Welsh Guards, dont il est colonel régimentaire depuis 1975. Pour contrebalancer la dureté militaire de l'épée, le peintre Jonathan Yeo s'est piqué d'un élégant papillon sur l'épaule. «Une idée de Sa Majesté», assure-t-il.
A noter que l'intéressé ne s'en souvenait même pas, selon le Times.
«Lorsque j'ai commencé ce projet, Sa Majesté le Roi était encore Son Altesse Royale le Prince de Galles et, tout comme le papillon que j'ai peint planant au-dessus de son épaule, ce portrait a évolué à mesure que le rôle du sujet dans notre vie publique s'est transformé», a confié le peintre avec émotion devant la presse, au palais de Buckingham.
Un portrait, toujours selon son auteur, censé capturer les «expériences de vie» de Sa Majesté et la façon dont son «rôle dans notre vie publique s'est transformé». Mais surtout «la chaleur, la gentillesse, la curiosité, l'humour et la profonde humanité du roi» (lèche-bottes, va!).
Difficile, au vu de la réaction du sujet, de savoir s'il est pleinement convaincu. Chez watson, en tout cas, les réactions sont contrastées. Du «C'est pas possible!» estomaqué au plus énigmatique «Ce roi est surprenant», quelques journalistes se sont quand même fendu d'un «J'aime bien» poli et prudent. L'art est subjectif, on vous disait.
A noter que ce portrait n'est pas le premier de Jonathan Yeo d'un membre de la famille royale. Camilla avait eu droit eu sien en 2014. Tout aussi abstrait.
Convaincu? Si vous pourrez admirer l'oeuvre de vos propres yeux, qui sera exposée gratuitement au public pendant un mois à la Philip Mold Gallery de Londres, du 16 mai au 14 juin, puis au Drapers' Hall à partir de fin août. Par contre, par égard pour votre rétine, on vous recommande les lunettes de soleil.