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Election américaine: ce «point bleu» pour tout faire basculer

Election américaine: ce «point bleu» pour tout faire basculer
Dans l'Etat du Nebraska, les démocrates misent tout sur le blue dot.

Watson arpente l'étrange région qui effraie les républicains

Le Nebraska abrite un phénomène électoral unique aux Etats-Unis: un seul district a le pouvoir d’élire Kamala Harris, mardi. Son arme? Une loi qui fâche les républicains. watson a déposé ses valises à Omaha, la ville la plus peuplée de l'Etat, pour assister à la bataille finale. Explication.
04.11.2024, 05:5604.11.2024, 10:35
marine brunner et fred valet, nebraska
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Mardi, les Etats-Unis se choisiront un 47e président. Et tous les regards sont désormais tournés sur les Etats clés, de la Pennsylvanie au Wisconsin. Comme on ne fait rien comme les autres, watson a choisi de se perdre volontairement dans le Nebraska, là où les démocrates sont les plus motivés à terrasser Trump.

On n'arrête pas de vous le rabâcher. La course à la Maison-Blanche est tellement serrée que certains experts redoutent l'égalité parfaite, une fois Donald Trump et Kamala Harris sur la ligne d'arrivée. Ce scénario fait frémir les deux camps. La faute à un collège électoral composé de 538 membres, que l'on peut bêtement diviser par deux.

Un tel cas de figure ne s'est pas présenté depuis le 19e siècle, mais la Constitution américaine a déjà tout prévu. Dans le cas où Trump et Harris récolteraient chacun 269 grands électeurs, le président serait élu par la Chambre des représentants, alors que le Sénat se chargerait du vice-président. (Oui, en théorie, un outsider peut donc débouler de nulle part.)

Le principe? «Chaque Etat, quelle que soit la taille de sa délégation, disposerait d’une voix», rappelle le média NPR. Une configuration qui offrirait un avantage automatique à Donald Trump, sachant que les républicains contrôlent 26 des 50 délégations. Autant dire qu'un gigantesque chaos politique est à craindre.

Cette égalité parfaite braque les projecteurs sur une région qui n'est pourtant pas un swing state: le Nebraska. Le Nebraska, c'est ni plus ni moins l'un des deux Etats (avec le Maine) à diviser les votes de son collège électoral. Pour faire simple: chaque district dispose d'un grand électeur. Et c'est capital parce que cet Etat, considéré comme l'un des plus républicains du pays, abrite une enclave qui fait de la résistance: le 2nd Congressional District, dans lequel se déploie la ville d'Omaha.

Et le défi est si grand que watson y a déposé ses bagages pour suivre la fin de la course à la Maison-Blanche.

Rendez-vous compte: la ville la plus peuplée de l'Etat se transforme parfois en point bleu dans un océan de rouge, avec le pouvoir d'élire le candidat démocrate à elle toute seule. Si, si. Comme ce fut le cas en 2008 pour Obama ou en 2020 pour Biden, le blue dot se transforme à nouveau en invité surprise (et perturbateur) de cette élection présidentielle.

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Image: CQ-Roll Call, Inc.

Cette année, les démocrates croient très fort au point bleu. Les derniers sondages donnent Kamala Harris largement vainqueur de ce district de tous les dangers. Un élan que l'on doit à un couple qui passe désormais ses journées à peindre des points bleus à la bombe, sur des panneaux électoraux, pour ensuite les distribuer à leurs voisins d'une région qui compte près d'un million d'habitants. Et on a forcément rencontré Jason Brown et Ruth Huebner-Brown, le couple de démocrates le plus célèbre du pays.

«Il y a trop de gens aux Etats-Unis qui ont l’impression que leur vote, leur voix, n’a pas d’importance. Honnêtement, il y a une part de vérité dans tout cela si vous vivez dans un Etat complètement rouge ou complètement bleu»
Ruth Huebner-Brown

L'hystérie est telle que Facebook ou Reddit sont tombés amoureux du phénomène et, il y a quelques semaines, les électeurs démocrates d'Omaha sont allés jusqu'à offrir leur corps, dans un parc de la ville, pour élargir le petit point le plus déterminant de l'élection présidentielle américaine.

Les républicains grognent

Sans surprise, les conservateurs voient d'un très mauvais œil l'exception électorale du Nebraska, tentant régulièrement de mettre fin à cette division des votes qui affaiblit le candidat républicain. En avril dernier, Donald Trump et le commentateur Charlie Kirk ont déployé les grands moyens pour tenter de convaincre les législateurs de l'Etat de «revenir à un système à un tour».

«Le corps législatif du Nebraska peut faire en sorte que les voix électorales de son Etat servent à élire le candidat que la GRANDE majorité des Nebraskiens préfèrent»
Charlie Kirk

Sans succès, puisque l'Assemblée législative du Nebraska, qui ne compte qu'une seule chambre (oui, cet Etat ne fait rien comme les autres), n'a pas adopté le projet de loi. Furieux, les trumpistes du district se sont alors vengés comme ils pouvaient, redoublant d'efforts dans la décoration de leur maison, au point de faire pousser des points rouges coiffés d'une mèche blonde.

Ces prochaines heures, Omaha va aimanter toutes les tensions et les espoirs. Une ville surnommée «Obamaha» en 2008, qui est forcément devenue «Kamaha» ce week-end.

Suffisant pour faire élire la vice-présidente? Le suspens est total. D'ici là, l'ambiance est hystérique dans la région. La motivation et la détermination de ce sympathique couple du Nebraska, devenu de véritables stars, se sont depuis étendus dans le reste du pays, où les points bleus deviennent le signe de ralliement des électeurs démocrates qui n'abandonneront pas la bataille après l'élection.

Les points bleus ont envahi cette ville du Nebraska
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Les points bleus ont envahi cette ville du Nebraska
La ville la plus peuplée de l'Etat du Nebraska se transforme parfois en point bleu dans un océan de rouge.
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Les Trumpistes ont une drôle de manière de montrer leur soutien
Video: watson
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