Don Junior, Eric, Lara ou encore Tiffany. Tous unis, comme un seul Trump, pour clamer leur soutien à ce père attaqué, blessé, condamné. Une armée de fantassins qui s'est succédé au tribunal, tout au long de cette ultime semaine de procès à Manhattan, pour assister aux ultimes plaidoiries.
Un seul d'entre eux, cependant, est assis dans la salle, ce 31 mai, lorsque les douze jurés ont déclaré Donald J. Trump coupable des 34 chefs d'accusation: Eric Trump. Le second fils et le «seul des enfants de l'ex-président à avoir été régulièrement présent lors du procès», glisse Forbes. Quelques minutes plus tard, le fiston prodigue se fend d'un avertissement au ton menaçant. Comme une promesse.
Pendant ce temps, à New York et sur les réseaux sociaux, d'autres Trump volent à leur tour au secours du milliardaire. A commencer par la femme d'Eric, Lara, fraîchement nommée coprésidente du Comité national républicain, par son beau-père adoré.
Arrivée à Big Apple depuis la Floride quelques heures plus tôt, Lara a foncé au palais de justice entre deux tweets frénétiques et interviews virulentes. «Il n'a jamais été question de poursuivre un crime réel», dénonce-t-elle aux journalistes, dans la foulée du verdict.
Frénétique, certes, mais rien qui n'égale la ferveur de son beau-frère. Don Junior, le fils aîné du condamné, absent du tribunal jeudi soir. Il avait une bonne excuse, rappelle le New York Magazine, alors qu'il vient tout juste d'être opéré du genou. Un pépin de santé qui ne l'a toutefois pas découragé d'aller soutenir papa au tribunal, à deux reprises, entre la semaine dernière et ce mardi. L'occasion d'un discours passionné devant le palais de justice et de dénoncer, une fois de plus, cette «chasse aux sorcières».
Une minute à peine après l'annonce du verdict, Don Junior fulmine. «Quelles conneries!» Pas moins de 14 tweets, sept publications Truth Social, quatre sur Facebook et une vidéo sur Instagram suivront. Toutes dans ce ton belliqueux et surexcité que le fils de l'ancien président à l'habitude d'imposer.
Même menace du côté de sa fiancée, la présentatrice de télévision et figure conservatrice Kimberly Guilfoyle. «Le seul verdict qui compte est celui des urnes du 5 novembre», jure-t-elle à son tour sur les réseaux sociaux.
Un joyeux quatuor de fans complété par Tiffany Trump, quatrième enfant du milliardaire, ainsi que son mari, Michael Boulos, venus en personne mardi pour afficher leur soutien. Un front apparemment uni. Et pourtant. L’apparition de la discrète et plus jeune fille de Donald Trump a attiré l’attention sur les fissures.
La question a souvent raisonné au cours du mois écoulé, dans la bouche des journalistes et les couloirs du tribunal.
L'ancienne première dame n'est pas apparue une seule fois. Un vide forcément très remarqué, même si les chances qu'elle se présente à un procès basé sur le fait que son mari l'aurait trompée avec une star du porno étaient minces, voire nulles.
Depuis jeudi soir, rien. Le silence. Pour compenser ce manque flagrant de réaction face à la condamnation historique de son mari, les réseaux sociaux se sont délectés des théories farfelues. Melania se cacherait-elle au spa? En train de sabrer le champagne? Dans un jet privé quittant le manoir de Mar-a-Lago?
Réaction à peine moins discrète du côté d'Ivanka Trump, la fille chérie du milliardaire et son ancienne conseillère à la Maison-Blanche. Quatre mots. «I love you dad». Dans une story Instagram. Le tout accompagné d'une photo d'archive. Un signe de soutien mesuré, certes, mais mieux que rien, étant donné les efforts marqués du couple de rester aussi éloigné que possible du cyclone politique du candidat républicain.
Alors que le procès pénal touchait à sa fin, Ivanka n'a même pas pris la peine de faire profil bas. Cette semaine, son Instagram regorgeait de photos de vacances en famille à Las Vegas et d'un concert d'Adele partagé avec sa fille de 12 ans. Lorsque le jury a rendu son verdict, à 17h08, sa dernière story est une vidéo de son fils jetant un club de golf au ralenti, au rythme de Take It Easy, des Eagles. Une story supprimée depuis.
Ces deux absences ont-elles blessé le condamné? «Ça l'ennuie vraiment», a spéculé son ancienne attachée de presse, Stephanie Grisham, plus tôt cette semaine, sur CNN. Il en faudrait, toutefois, plus pour l'abattre. Donald Trump est déjà prêt à repartir en guerre. Fort d'un noyau familial solide et acquis à sa cause. Enfin, pour l'instant.