Donald Trump ne veut pas perdre de temps. Il veut négocier «immédiatement» un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie après une éventuelle victoire contre Joe Biden en novembre. Et ce, avant même son entrée en fonction officielle début 2025.
C'est ce que rapporte le premier ministre hongrois Viktor Orban dans une lettre qu'il a écrite aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE la semaine dernière après sa «mission de paix» auprès de Vladimir Poutine à Moscou et de Xi Jinping en Chine, et dont le contenu commence à fuiter dans la presse.
«Il a un plan détaillé et bien fondé», écrit Viktor Orban après avoir rencontré Donald Trump dans sa résidence de luxe en Floride. Le premier ministre hongrois ne dit pas en quoi consiste exactement le plan de paix de l'ancien président. Mais il est fort probable qu'il suive les lignes tracées par deux de ses proches au sein du groupe de réflexion conservateur America First Institute.
Dans leur rapport publié en avril, les conseillers de Trump Keith Kellogg et Fred Fleitz proposent que les Etats-Unis continuent de livrer des armes à l'Ukraine. Mais uniquement si celle-ci accepte en échange un cessez-le-feu avec la Russie et si elle est prête à entamer des négociations de paix.
En outre, l'Ukraine devrait renoncer à son adhésion à l'Otan en échange d'un «accord de paix global et vérifiable» accompagné de garanties de sécurité. Dans la pratique, cela reviendrait probablement à un statut de pays neutre.
L'Ukraine ne doit pas formellement céder les territoires occupés à la Russie. Mais elle n'aurait plus le droit de les récupérer par la force, uniquement par «voie diplomatique», ce qui devrait rester impossible dans un avenir prévisible.
J.D. Vance, le candidat désigné par Trump pour le poste de vice-président, s'exprime lui aussi clairement sur les cessions de territoire. Dans un commentaire paru récemment dans le New York Times, il écrit que l'objectif du président ukrainien Volodymyr Zelensky concernant la restitution des frontières de 1991 est un «fantasme» qui ne peut pas être atteint.
Le problème de l'Ukraine est simple: le pays n'a pas assez de soldats par rapport à la Russie et les Etats-Unis n'ont pas les capacités suffisantes pour le soutenir durablement. Il estime que l'Ukraine devrait passer à une stratégie purement défensive pour «protéger ses troupes, arrêter le bain de sang et gagner du temps pour entamer des négociations».
Et que pense l'Ukraine de tels projets? Lundi, lors d'une conférence de presse, Volodymyr Zelensky déclarait:
Parallèlement, le président ukrainien s'est prononcé pour la première fois en faveur de l'invitation de représentants du gouvernement russe lors d'une conférence de suivi du sommet du Bürgenstock en Suisse.
D'ici novembre, Volodymyr Zelensky veut présenter un plan pour mettre en œuvre sa formule de paix. Celle-ci prévoit un retrait complet des troupes russes du territoire ukrainien.
Traduit de l'allemand par Anne Castella