Nommé en 2017 par Donald Trump lui-même, Christopher Wray avait remplacé James Comey, licencié en pleine enquête du FBI enquêtait sur des liens potentiels entre la campagne du 45e président et la Russie. Selon le Washington Post, il a annoncé ses plans lors d'une réunion publique «pleine d'émotion» avec le personnel du FBI, mercredi après-midi.
Durant son mandat, Christopher Wray a supervisé le bureau dans un contexte de tensions politiques croissantes et de menaces diverses, des cyberattaques chinoises aux violences internes contre des fonctionnaires, y compris des agents du FBI.
Vivement critiqué par le futur président et ses alliés pour son soutien à certaines enquêtes fédérales sensibles, dont l’enquête sur la mauvaise gestion présumée de documents classifiés par Donald Trump, et celle sur ses efforts pour annuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020, Christopher Wray a toujours défendu l’indépendance du FBI. Il a toujours affirmé que son travail était guidé par les faits, la loi et la recherche impartiale de la justice.
Il a également souligné son attachement à l’agence et aux valeurs qui guident son fonctionnement. L'annonce de sa démission a été accueillie par une longue ovation debout de la part de son personnel.
Les réactions politiques à cette démission ont afflué de tous les bords politiques. Côté démocrate, on dénonce «une pression politique brutale» menaçant l’indépendance judiciaire et mettant en péril l’intégrité des forces de l’ordre.
Le ministre de la Justice de l'administration démocrate sortante, Merrick Garland, a salué la décision du directeur, qui a servi les Etats-Unis «honorablement et avec intégrité pendant des décennies, y compris sept ans comme directeur du FBI sous des présidents des deux partis».
A l’inverse, côté républicain, on perçoit dans ce départ une «opportunité de réformes».
«La démission de Christopher Wray est un grand jour pour l'Amérique parce qu'elle va mettre fin à l'instrumentalisation de ce qui est désormais connu comme le ministère américain de l'Injustice», a réagi l'intéressé, Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Durant son mandat, Christopher Wray s’est efforcé de répondre aux accusations de partialité contre le FBI. Ce qui ne l'a pas empêché de se retrouver au cœur de la controverse après des perquisitions approuvées par la justice au manoir de Mar-a-Lago, en Floride, pour récupérer des documents classifiés. Ces décisions ont déclenché des menaces violentes contre le FBI, une situation qui a profondément préoccupé le directeur de l'agence.
Alors que Paul Abbate, adjoint de Christopher Wray et vétéran du bureau, pourrait assurer l’intérim, son départ à la retraite imminent laisse planer des incertitudes sur la transition. Le prochain directeur, nommé par Trump, pourrait incarner un tournant dans l’histoire récente du FBI, marqué par des critiques persistantes et des attentes accrues en matière de transparence et d’impartialité. (mbr)