«Sans grande surprise, la Chine a totalement violé son accord avec nous», a dénoncé Donald Trump dans un message sur son réseau Truth Social, sans préciser quelles actions menées par Pékin il visait.
Le 12 mai, les Etats-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord dans la cité de Calvin afin de suspendre temporairement l'escalade commerciale qui avait porté les droits de douane sur les produits américains à 125% et ceux appliqués aux produits chinois à 145%.
Après deux jours de rencontre, Washington et Pékin avaient accepté de réduire temporairement leurs droits de douane pour les abaisser à respectivement 30% et 10%, s'engageant à poursuivre les discussions en vue d'un accord commercial.
Mais le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a reconnu jeudi que ces discussions étaient «un peu au point mort». Il a dit espérer que Donald Trump rencontrerait prochainement son homologue Xi Jinping pour débloquer les négociations.
Interrogé vendredi sur les propos de Scott Bessent, Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a répondu lors d'un point de presse que la Chine avait «déjà clairement exprimé sa position sur les droits de douane à de nombreuses reprises».
Devant la presse, le directeur de cabinet adjoint de Trump, Stephen Miller, a précisé que, pour la Maison Blanche:
Sans apporter de détails. «Cela ouvre la porte à des actions des Etats-Unis afin d'assurer une future application», a ajouté Stephen Miller.
Les marchés financiers ont réagi de manière mitigée à ces nouveaux soubresauts. Wall Street était en baisse vendredi, ces querelles judiciaires sur les droits de douane ayant à nouveau attisé les incertitudes
Le nouveau coup de sang du président Trump survient deux jours après que le tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) a estimé que le président américain avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, alors qu'il s'agit d'une prérogative du Congrès. Cette décision bloquait dès lors tant les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine que ceux dits «réciproques» infligés début avril à plusieurs pays.
D'autres surtaxes n'étaient en revanche pas concernées: celles visant des secteurs d'activité particuliers, comme l'acier et l'aluminium ou l'automobile. Mais moins de 24 heures plus tard, une cour d'appel a suspendu la décision de première instance, le temps de se prononcer sur le fond.
En parallèle, un autre tribunal, à Washington, a estimé que les surtaxes visant le Canada, le Mexique et la Chine étaient «illégales» et ne pouvaient être collectées, assortissant sa décision d'un sursis le temps d'un éventuel appel.
Saluant sa victoire en appel, Donald Trump a attaqué jeudi l'ITC, le qualifiant d'«horrible» et réclamant que sa décision soit «rapidement et résolument» inversée.
Conscient que son répit n'est que temporaire, il a estimé que si la décision de l'ITC était maintenue, cela «détruirait complètement le pouvoir présidentiel – la présidence ne serait plus jamais la même!» Il s'est aussi agacé de voir la décision de première instance accueillie avec soulagement en dehors des Etats-Unis.
Après la décision de l'ITC, la Chine avait pressé Washington d'«annuler totalement les droits de douane unilatéraux injustifiés», par la voix d'une porte-parole du ministère du Commerce.
Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, après avoir échangé avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, avait assuré sur X que trouver une solution restait «une priorité absolue de l'UE».
Selon une source européenne, de nouvelles discussions pourraient avoir lieu mardi ou mercredi, en marge d'une réunion ministérielle à Paris de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui regroupe essentiellement des pays occidentaux. (mbr/ats)