A seulement quelques petits jours de voir Donald Trump rempiler pour un second mandat présidentiel, on en sait plus sur le programme de son investiture. Le calendrier, dévoilé en partie ce lundi par l'Associated Press, s'étale sur quatre jours et comprend diverses fêtes officielles, rassemblements, bals, feu d’artifice et autres événements VIP sur le parcours de golf du futur président à l’extérieur de Washington. Mais c'est lors de la journée de 20 janvier que tout devrait se jouer.
La journée de lundi débutera donc, comme le veut la tradition, par un service religieux à l'église St-John, avant de se poursuivre par un thé à la Maison-Blanche entre la future première dame, Melania Trump, et le couple Biden - une sacrée différence avec 2021. A l'époque, les Trump avaient snobé le couple démocrate avant l'investiture de Joe Biden. Ils avaient préféré quitter la ville avant que le 46e président ne prête serment.
Le thé se poursuivra par la cérémonie d'investiture au Capitole, autour de midi. Autre spécificité par rapport à l'investiture précédente de Trump? La cérémonie s'annonce multiconfessionnelle, avec la présence d'un imam, d'un évêque catholique, d'un rabbin et d'un «télévangéliste MAGA» pour prononcer des prières, selon un programme obtenu par le Daily Beast.
Et comme une cérémonie en l'honneur de Donald Trump ne porterait pas son nom, sans son lot de personnalités hautes en couleur, si ce n'est controversées, citons notamment le pasteur principal Lorenzo Sewell ou l'imam Husham Al-Husainy. Pendant que l'un a grandi dans un foyer pour devenir «très impliqué dans la drogue et le trafic de drogue, devenant finalement un chef de gang» avant de se tourner vers Dieu, l'autre, leader d'un centre islamique de Dearborn, dans le Michigan, aurait refusé de qualifier le Hezbollah comme une organisation terroriste.
Parmi les autres personnalités présentes, citons le juge de la Cour suprême, Brett Kavanaugh, chargé de faire prêter serment au vice-président JD Vance, ainsi que le juge en chef, John Roberts qui, comme le veut la coutume, sera chargé d'investir Donald Trump.
Quant à la partie musicale, elle sera assurée en partie par une star de la musique country et révélation du concours American Idol, la chanteuse Carrie Underwood, qui chantera «America the Beautiful» peu de temps avant que le futur président ne prête serment.
Autre surprise? Le groupe de disco américain Village People, dont le tube et hymne gay mondialement connu «YMCA» est devenu un incontournable des meetings de Trump lors de sa dernière campagne. Il ne fait donc guère de doute que Donald Trump esquisse quelques pas de danse, entre la bible et le rabbin.
Conscient que sa présence allait susciter remous et émoi, le groupe s'est fendu d'une justification ce lundi sur Facebook:
«Notre chanson YMCA est un hymne mondial qui, espérons-le, contribuera à rassembler le pays après une campagne tumultueuse et divisée où notre candidat préféré a perdu», poursuit le groupe.
Parmi les autres artistes, deux des favoris musicaux du président élu: le chanteur country Lee Greenwood et le chanteur d'opéra Christopher Macchio, qui interprétera l'hymne national à la fin de la cérémonie. Laquelle se poursuivra avec un déjeuner, puis par le coup d'envoi du défilé présidentiel, qui partira du Capitole et descendra jusqu'à la Maison-Blanche, en passant en revue les troupes. Trois bals inauguraux concluront la journée, où le nouveau président devrait prononcer un discours à chaque fois, selon un communiqué de presse.
A noter que si le programme ne fait aucune mention de l’armée américaine, l'US Navy, dont Donald Trump et sa femme sont de «grands fans», devrait se trouver sous les feux des projecteurs. La première dame sera escortée par le capitaine de la Marine Barracks, la caserne des Marines de Washington.
Pour assister à cette cérémonie en grande pompe, la plateforme d'investiture présidentielle devrait accueillir près de 1400 convives, parmi lesquels membres du Sénat américain et de la Chambre des représentants, des juges de la Cour suprême, anciens présidents, ainsi que des membres de la famille.
Si les invités et dignitaires étrangers ne participent généralement pas aux festivités, cette seconde investiture réunira tout de même un certain nombre de dirigeants mondiaux et autres figures de l'extrême droite.
Mentionnons l'Italienne Georgia Meloni, l'Argentin Javier Mellei ou le Hongrois Victor Orban. Politico a également révélé la présence de l'ancien candidat à la présidentielle française Eric Zemmour, au grand dam de sa rivale, Marine Le Pen. Jair Bolsonaro, l'ancien président du Brésil qui a faussement dénoncé une fraude électorale dans son pays, ferait aussi partie des convives - tout comme le président Xi Jinping, même s'il a décliné l'invitation.
Après quoi, il s'agira de se mettre au travail. Immédiatement. Donald Trump a d'ores et déjà promis de signer une série de décrets dès le «premier jour» de sa nouvelle administration, c’est-à-dire lundi. S'il n'installera sans doute pas de «petit bureau» au Capitole le jour de son investiture, comme il l’avait envisagé pendant sa campagne, cela ne devrait pas le ralentir pour apposer son nom sur plus d'une centaine de documents, sitôt son retour dans le bureau ovale.