Le Hezbollah est une organisation terroriste islamiste radicale, autrice de nombreuses violations des droits humains dans le monde, a lancé Jacqueline de Quattro (PLR/VD) pour la commission. Il s'agit d'une force terroriste établie qui agit par la violence, a complété le co-rapporteur David Zuberbühler (UDC/AR).
Dans le contexte géopolitique actuel, le Hezbollah représente «une lourde menace» pour la sécurité de la région mais aussi dans le monde, et également en Suisse, a continué la Vaudoise. Elle doit se positionner clairement, il en va de la lutte contre le terrorisme, d'après l'Appenzellois.
Le Conseil fédéral était opposé au texte, rappelant qu'il n'a pas de compétence globale pour interdire des organisations. Une telle interdiction est possible dans le cadre de la loi sur le renseignement, ce qui a été fait pour les groupes Al-Qaida et Etat islamique (EI).
Dans ce scénario, deux conditions doivent être remplies: l'organisation doit, directement ou indirectement, propager, soutenir ou promouvoir des activités terroristes ou l'extrémisme violent, et elle doit être interdite ou sanctionnée par l'ONU. Or les Nations unies n'ont pris aucune décision concernant le Hezbollah, a rappelé le gouvernement. L'autre possibilité est de créer une loi spéciale, comme cela a été décidé pour le Hamas.
Tout en reconnaissant que le Hezbollah est une organisation «problématique», le ministre de la justice Beat Jans a demandé de faire preuve de retenue. Il en va de la crédibilité de la Suisse, un Etat neutre «qui peut aider à établir des ponts». Il s'agit de miser sur la médiation plutôt que sur les interdictions.
Et de rappeler que les actes menant à l'interdiction de l'Etat islamique, d'Al-Qaida et du Hamas avaient une certaine gravité. Il n'a été suivi que par les Verts. Le PS s'est abstenu.
Auparavant, la gauche avait demandé sans succès de renvoyer la motion en commission. Elle demandait un rapport également de la commission de politique extérieure.
Elle craignait que le rôle de la Suisse dans les discussions de paix et de poursuite de cessez-le-feu au Liban ne soit compromis. Les bons offices helvétiques sont préservés, tout comme l'aide humanitaire, selon Jacqueline de Quattro. (ats)