Au milieu des guirlandes dorées, des sapins illuminés et des petits pains décoratifs entreposés dans la «China Room» (si, si!) de la Maison-Blanche, malgré les fêtes de Noël et la retraite imminente, l'ambiance est morose du côté de Washington DC. Pour preuve, selon la correspondante du Daily Mail, les fêtes de fin d’année pour le personnel et les sympathisants du parti démocrate ont été moins nombreuses que ces dernières années.
Quand certaines invitations à des célébrations ont été remplacées par de simples «visites» gratuites de la Maison-Blanche, d'autres fêtes ont été programmées à des heures «moins favorables». La fête de Noël organisée pour le personnel, par exemple, tombera un lundi après-midi à 13 heures - avant que tout le monde ne soit prié de retourner fissa au travail, sitôt son verre de champagne enfilé.
Il faut dire que la période des Fêtes a toujours été sensible pour Joe Biden, 82 ans, puisqu'elle marque inévitablement l'anniversaire de l'accident de voiture qui a tué sa première femme et sa fille Naomi, le 18 décembre 1972. Une mélancolie à laquelle s'ajoute, cette année, la défaite de Kamala Harris contre Donald Trump, la fin de sa présidence et d'une carrière de cinquante ans, ajoutent des proches dans le New York Times.
Joe Biden, «qui paraît un peu plus vieux et un peu plus lent chaque jour», a été surpris en train d'essuyer une larme ici ou là, en pleine conversation avec des invités. «Je pense que c'est une émotion humaine. C'est sa vie et il se prépare à passer à une nouvelle étape», glisse pour sa part la représentante démocrate Debbie Dingell, une amie de Biden, au Daily Mail.
Mélancolie, certes, mais aussi rancune. Selon certaines sources du Daily Mail, le président américain nourrirait une certaine amertume à l'égard des hautes figures démocrates qui l'ont contraint à prendre la sortie, en juin dernier. Et son épouse, Jill Biden, n'a rien pour l'apaiser.
Cible particulière du couple présidentiel? Nancy Pelosi. Malgré une amitié de plus de 50 ans avec Joe Biden, l'ancienne présidente de la Chambre des représentants, avec l'appui de l'ancien président Barack Obama, a mené les efforts pour le pousser hors de la course à la présidentielle, à force de coups de fil et de discussions personnelles. Depuis lors, le président n'aurait adressé à son ancienne camarade qu'un silence blessé.
Lors de la cérémonie annuelle des Kennedy Center Honors qui s'est tenue plus tôt ce mois-ci à Washington, Nancy Pelosi était ainsi assise aussi loin des yeux du couple Biden que possible, reléguée dans la section orchestre, alors qu'elle avait longtemps fait partie des invités d'honneur de la loge présidentielle.
Un destin que ne doit guère lui envier Kamala Harris, présente lors cette même cérémonie, aux côtés de son mari Doug Emhoff. Des observateurs attentifs, dont le New York Post, n'ont pas manqué de souligner que, lorsque la foule s'est levée pour accueillir le président et sa femme, aucun d'eux n'a jeté un regard à la vice-présidente et dernière perdante des élections.
Ce ne serait pas la dernière pique du couple à l'égard de la bientôt ex-vice-présidente. Lors d'une conférence sur la santé des femmes organisée la semaine dernière à la Maison-Blanche, Jill Biden se serait «ouvertement» moquée de la campagne de la candidate démocrate.
«Nous avons tous besoin de 'ressentir de la joie' maintenant. Pendant cette période de l'année, surtout pendant cette période», a lancé Jill Biden - peut-être en référence à la «joie» dont Kamala Harris avait fait un principe moteur et un mot-clé de sa campagne. Face aux éclats de rire de l'assemblée, la first lady s'est contentée de répondre avec un sourire narquois: «Vous avez tous interprété ça comme ça».
N'en déplaise aux tabloïds, l'heure n'est pas qu'à la vengeance. Joe Biden et son épouse réfléchissent aussi (et surtout) à la suite de leurs projets et à son avenir loin des sentiers officiels. Alors que Joe devrait fonder sa bibliothèque présidentielle dans le Delaware, Jill Biden abandonner son poste de professeur d'anglais pour de bon. Elle a annoncé cette semaine par voie de communiqué qu'elle avait achevé son ultime semestre au Northern Virginia Community College.
Quoi qu'il arrive, Joe Biden et son épouse ne sont pas prêts de se tenir complètement à l'écart de la sphère publique. «Nous ne serons plus président et première dame, mais nous ne partirons pas», a-t-il promis récemment. Depuis plus d'un demi-siècle qu'il goûte à l'ivresse de la politique, on croit volontiers le 46e président des Etats-Unis sur parole.