Alors que Los Angeles brûle toujours et que l'enquête est en cours, une grosse grappe d'individus éclairés a déjà résolu l'affaire. Pour certains, les feux auraient été lancés pour démolir les tunnels construits par Sean «Diddy» Combs pour ses trafics sexuels et effacer toute preuve d'implication des stars hollywoodiennes.
Une première théorie qui n'a pas fait long feu. Plus politique, une deuxième thèse avance que les réservoirs d'eau de Los Angeles ont été délibérément asséchés par le gouverneur démocrate, Gavin Newsom, juste avant les premières étincelles.
La troisième explication farfelue est, elle, autrement plus endurante et date des incendies meurtriers de 2018, en Californie: les armes à énergie dirigée, déployée par l'armée américaine. A l'époque, la ville de Paradise avait été réduite en cendres et 58 personnes ont perdu la vie. Dès le lendemain, des «preuves visuelles» d'une attaque volontaire et ciblée ont commencé à voyager sur les réseaux sociaux, sur lesquelles on aperçoit des rayons lumineux reliés aux flammes.
Cinq ans plus tard, rebelote après le terrible incendie qui ravagera Hawaï, en août 2023. Le hic? Ce sont souvent les mêmes photographies qui sont recyclées en boucle à chaque catastrophe. Si les rayons lumineux présents sur ces images sont bien réels, ils n'ont absolument rien à voir avec une arme déployée par l'armée.
Soit l'image est tirée d'un autre événement (l'illustration précédente est en réalité un décollage d'une fusée SpaceX), soit l'objectif du téléphone est tellement sale qu'il laisse des traces lumineuses, soit c'est simplement du grand n'importe quoi. A Hawaï, une survivante des incendies avait permis à la théorie des DEW (Directed Energy Weapons) d'enfler à grande vitesse.
Comme le rappelait notamment TF1, à l'époque, «à chaque fois, les motifs d'un tel complot sont différents: propagande climatique, rachat de terres par des promoteurs et même des sacrifices». Le problème, c'est que, si l'arme à énergie dirigée existe bel et bien, son rayon est... invisible. De quoi démonter les soi-disant preuves visuelles en quelques secondes.
Sans surprise, depuis que la Cité des Anges étouffe sous les flammes, ces théories se retrouvent une nouvelle fois au sommet d'une paranoïa qui n'a pas de frontière. Jusqu'en France, on zoome, aujourd'hui, sur des poubelles bleues qui semblent avoir été volontairement épargnées, alors que les baraques sont en cendres.
Et ça va encore plus loin, puisque, pour certains, «tout ce qui est bleu» est épargné par les armes à énergie dirigée. Une vidéo d'une longueur effrayante revient sur la plupart des incendies de ces dix dernières années pour se concentrer sur des objets bleus qui ont échappé aux flammes.
Mais pourquoi diable l'armée américaine épargnerait volontairement des poubelles en plastique, à Los Angeles? Les amateurs d'histoires farfelues n'ont évidemment pas la réponse. En revanche, comme dans toute théorie du complot, il y a du vrai. En février 2024, en marge des incendies du Chili, 20Minutes.fr ont sollicité l'expertise d'un consultant en risques internationaux, pour répondre à la rumeur des toits bleus qui échappent aux armes à énergie dirigée:
Plus généralement, ces théories se révèlent de plus en plus indispensables à ceux qui ne parviennent pas à imaginer qu'un événement ne soit pas directement déclenché par l'Etat profond. A Los Angeles, si les autorités californiennes enquêtent actuellement sur des pistes criminelles, les armes à énergie dirigée n'en font pas partie.