Washington déploie un navire de guerre près du Venezuela
Caracas s'est insurgé dimanche contre la présence d'un navire de guerre lance-missile américain à Trinité-et-Tobago, archipel situé à une dizaine de kilomètres du Venezuela, estimant qu'il s'agissait «d'une provocation» pouvant mener à une «guerre dans les Caraïbes».
La venue de l'USS Gravely dans la capitale, Port-d'Espagne, ainsi que d'une unité de marines, officiellement pour des exercices avec l'armée trinidadienne, avait été annoncée jeudi par le gouvernement de ce pays anglophone de 1,4 million d'habitants. Elle survient alors que le président américain Donald Trump, qui a aussi autorisé des actions clandestines de la CIA sur le sol vénézuélien, accentue sa pression sur son homologue Nicolas Maduro.
Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et Nicolas Maduro. Le président Trump a aussi annoncé l'arrivée du porte-avions Gerald R. Ford, le plus grand au monde.
«Mercenaires de la CIA»
Caracas estime que la visite de l'USS Gravely est «une provocation militaire de Trinité-et-Tobago en coordination avec la CIA pour provoquer une guerre dans les Caraïbes».
Le pouvoir vénézuélien, qui annonce régulièrement démanteler des complots réels ou imaginaires, assure aussi avoir «capturé un groupe de mercenaires» liés à «la CIA» et découvert la préparation «d'une attaque sous faux drapeau (...) visant à générer un affrontement militaire complet contre notre pays».
Donald Trump accuse son homologue vénézuélien d'implication directe dans le trafic de drogue, ce que ce dernier dément formellement. Pour M. Maduro, Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte «pour imposer un changement de régime» et s'emparer des importantes réserves de pétrole de son pays.
Frappes illégales
Les Etats-Unis mènent depuis début septembre, essentiellement dans les eaux caribéennes mais aussi dans le Pacifique, des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants.
Jusque-là, dix ont été revendiquées. Elles ont tué au moins 43 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres du gouvernement américain.
Deux Trinidadiens auraient été tués mi-octobre dans l'une d'elles, selon leurs familles. Les autorités locales n'ont ni confirmé ni infirmé ces décès.
Des experts ont remis en question la légalité des frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.
