Il était environ 20 heures, ce lundi, lorsque le jeune et fougueux berger allemand a sévi. Encore. Le schéma du crime? Toujours le même. La victime? Toujours la même. Selon un rapport de CNN, c'est à un autre agent des services secrets d'avoir fais les frais de l'animal de compagnie de la famille Biden. La victime serait bêtement «entrée en contact» avec l'animal avant d'être mordue. Des soins ont été prodigués dans la foulée par le personnel médical de la Maison-Blanche, jure un responsable de la communication.
Ce nouvel incident est loin d'être anodin: il s'agit du onzième cas d'attaque connu dans lequel Commander est impliqué depuis son arrivée à la Maison-Blanche, il y a presque deux ans. Ce, malgré les promesses de responsables, cet été, d'appliquer de nouveaux protocoles de formation et de tenir la bestiole turbulente en laisse lors des promenades.
Tout avait pourtant si bien commencé pour Commander, cet adorable chiot offert au président Joe Biden par son frère, James, pour Noël. L'espoir de toute la «First Family» de faire table rase du passé et du départ de leur chien précédent, Major. Là encore, pour indiscipline chronique. Après avoir goûté aux plaisirs de la chair d’au moins deux employés de la Maison-Blanche, l'animal avait fini par être placé dans le Delaware, chez des amis de la famille, en 2021.
Mais l'arrivée de Commander et ce tendre scénario à la Disney ont rapidement viré au thriller politique. En juillet, un rapport du Département de la sécurité intérieure, d'une longueur de 200 pages (!), témoigne d'une dizaine d'incidents survenus entre octobre 2022 et janvier 2023, impliquant Commander, des agents des services secrets, des morsures et des intimidations sauvages.
L'incident le plus grave, survenu le 2 novembre dernier, s'est carrément soldé par l'hospitalisation d'un officier. Selon le dossier, l'homme aurait vainement tenté de se défendre derrière un chariot en acier, après avoir été mordu au bras et à la cuisse. Deux jours plus tard, alors qu'il est sorti de l'hôpital et placé en «service restreint» sur ordre de ses médecins, l'agent donne des nouvelles à un collègue:
Le règne de terreur instauré par Commander est toutefois loin d'être terminé. Pas moins de huit jours plus tard, le berger allemand récidive et croque la cuisse d'un autre agent, au cours d'une promenade avec la première dame, près de l'aile est.
La vie du couple présidentiel a été ponctuée de nombreux drames animaliers. Au moment de poser leurs valises à la Maison-Blanche, Jill et Joe sont encore entourés de leurs deux bergers allemands, Champ et Major. Le pauvre Champ rendra l'âme quelques mois après leur arrivée, en juin 2021. Major, lui, a été banni.
Le sort semble donc s'acharner sur les chiens Biden, alors que le troisième berger allemand de Joe et Jill accumule les incivilités. Au point de mettre son maître dans la panade: les adversaires politiques du président américain ont déjà fait leur beurre du mauvais comportement de Commander.
Après la publication du rapport accusateur, le républicain Tim Fitton est allé jusqu'à dénoncer «une forme particulière de folie et de corruption», lorsqu'un «président permet à son chien d'attaquer et de mordre à plusieurs reprises le personnel des services secrets et de la Maison-Blanche».
Le conservateur accuse carrément le Secret Service d'avoir essayé de cacher illégalement des documents sur les «abus commis par la famille Biden à l'encontre de ses agents et officiers», plutôt que de protéger ses agents.
Il est vrai que la Maison-Blanche ne s'est jamais spécialement vantée des agissements de ses chiens vedettes. Voire s'est jusque-là volontairement abstenue de les rendre publiques. Joe Biden aurait même remis en question l'honnêteté d'un membre des services secrets, lorsque celui-ci a dénoncé une mauvaise expérience avec les crocs de Major.
Désormais, plus question de cacher les bêtises de Commander sous le tapis. La plupart des incidents sont relayés aussitôt dans la presse. A mesure que le décompte des victimes s'alourdit, la pression sur la famille Biden augmente. D'autant qu'elle avait juré, plus tôt cette année, chercher «des moyens d'améliorer la situation pour tout le monde».
Reste à savoir si ce onzième incident les forcera à avoir déployer les «grands» moyens. Le bannissement à vie de Commander de la Maison Blanche.