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Twitter: Ron DeSantis s'est planté et Donald Trump s'est régalé

Le «désastre» du lancement de campagne de Ron DeSantis sur Twitter a fait la joie de ses adversaires comme Donald Trump.
Le «désastre» du lancement de campagne de Ron DeSantis sur Twitter a fait la joie de ses adversaires, comme Donald Trump. montage: watson

DeSantis s'est planté et Trump s'est régalé

Le lancement de campagne désastreux de Ron DeSantis sur Twitter a fait ricaner toute l'Amérique - jusqu'à faire sortir «Sleepy Joe» de sa torpeur.
25.05.2023, 12:5526.05.2023, 12:04
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Et voilà, c'est officiel. Depuis des mois et des mois qu'on le présentait comme le «potentiel candidat à l'élection 2024», Ron DeSantis est lancé. Enfin, lancé... Le gouverneur de Floride s'est quand même pris une remarquable gamelle sur la ligne de départ.

En guise de starting-block? Twitter, pour un débat animé en ligne par son fantasque patron, Elon Musk en personne. Une plateforme de lancement fort peu conventionnelle. Risquée, certes, mais audacieuse, pour sortir de l'apparat habituel, entre une annonce en personne dans sa ville d'origine et l'interview usuelle sur Fox News.

Une façon d'afficher le côté léger et dynamique du candidat de 44 ans et de lui donner un air faussement «startuper», sans avoir à saluer de vraies personnes - ce qui, on le sait désormais, n'est pas la tasse de thé du gouverneur.

Et puis, quoi de plus belle manière d’entamer les hostilités en piétinant l'ancien terrain de jeu préféré de Donald Trump, champion du monde incontesté du tweet ravageur?

Malheureusement pour Ron DeSantis, le risque ne paie pas toujours.

«Bref, c'était une catastrophe.»
CNN, en guise de conclusion, jeudi matin.

Un désastre en direct

A défaut des petits drapeaux, dépliants et autres goodies aux couleurs de l'Amérique, les quelque 600 000 curieux ont été accueillis sur la plateforme en ligne avec des conversations brouillées entre Elon Musk et son co-animateur, ainsi qu'un joli panel de problèmes techniques en guise de snacks.

«D'abord, j'aimerais souhaiter la bienvenue au gouverneur DeSantis pour le...»
Elon Musk, avant d'être coupé.

«C'est malheureux, nous n'avons jamais vu cela auparavant», a déploré le milliardaire, faussement enjoué, surtout agacé, devant les caprices de son propre site Web. «Nous avons juste un nombre énorme de personnes en ligne. Donc, les serveurs sont un peu sollicités», marmonne-t-il entre deux grésillements.

Une demi-heure de bugs et trois pannes de serveur plus tard, Ron DeSantis apparaît finalement pour la plus grande annonce de sa vie.

«Je suis candidat à la présidence des Etats-Unis pour diriger notre grand retour américain»
Ron DeSantis.

Des centaines de milliers de personnes ont alors déjà laissé tomber.

Il ne reste que 275 000 auditeurs. Un chiffre bien inférieur à un soir de grande audience sur Fox News. Et, comme le glisse malicieusement la démocrate new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez, bien moindre que le nombre de gens ayant assisté à sa séance de jeu vidéo en ligne en 2020.

Pendant que les organisateurs de la discussion se congratulent de ce plantage, signe que leur candidat a fait «fondre Internet», le hashtag #Desaster devient viral sur les réseaux sociaux, sous la lancée du fils de Donald Trump.

Trump s'est régalé

L'intéressé n'est pas en reste. Pendant que Ron DeSantis patauge dans un discours politique somme toute très classique, l'ex-président des Etats-Unis savoure le spectacle et commente en direct, à coups de mèmes et de vidéos satiriques assassines.

«Wow! Le lancement de DeSanctus sur TWITTER est un désastre! Toute sa campagne sera un désastre. Allez VOIR!»
Donald Trump, sur Truth Social.

Parmi les piques les plus dingues, une vidéo détournée de Ron DeSantis en train de se chamailler avec Elon Musk, George Soros, Dick Cheney, Hitler, le Diable, le FBI et Klaus Schwab, le patron du Forum économique mondial. Une équipe improbable interrompue par un Donald Trump triomphant:

«Attends un peu, Elon. Le vrai président va dire quelques mots. Le Diable, je vais te botter le cul très bientôt. Hitler, tu es déjà mort. Dick Cheney semble vouloir rejoindre Hitler très bientôt. Klaus Schwab et George Soros, je vous mets tous les deux en prison.»

En guise de mot pour la fin?

«Et Ron DeSanctimonious peut embrasser mon beau et gros cul de président de 2024. Trump 2024, baby! Let's go!»

Pendant ce temps, Ron DeSantis est coupé dans le récit de son expérience dans la marine par un énième bug. Et pour ceux qui espéraient que le candidat passe enfin à l'attaque, après des mois de saillies unilatérales et de surnoms humiliants de Trump, il faudra repasser. A l'exception d'une poignée de remarques très (trop?) subtiles, DeSantis ne mentionnera pas son ancien mentor une seule fois.

«Sleepy Joe» n'y va pas de main morte

La débâcle est telle que même le consensuel Joe Biden y va de son troll. La soirée avance et même les adeptes les plus fidèles de Musk commencent à bâiller, devant ce qui ressemble davantage à un podcast de droite qu'à un lancement de campagne. Pendant ce temps, un message sur le compte Twitter présidentiel renvoie les internautes à une page de dons vers sa propre campagne de réélection.

Quelques minutes après la fin de sa contre-performance, Ron DeSantis s'autorise quand même une apparition plus conventionnelle sur Fox News. Son hôte, l'animateur Trey Gowdy, ne pourra s'empêcher de lui envoyer une boutade.

«Promis, Fox News ne plantera pas pendant cette interview»
Trey Gowdy, animateur de Fox News.

Le carnage désormais terminé, tous les médias américains y vont de leur commentaire sur le «desaster», qui risque de traîner dans les pattes de DeSantis dans sa course à la Maison Blanche. Ne reste plus au candidat qu'à espérer que son annonce ne devienne pas la métaphore d'une campagne qui, avant même son décollage raté, avait déjà l'impression d'avoir explosé sur la rampe de lancement.

Il est encore possible que le public finisse par oublier ces difficultés techniques, affirme Liam Donovan, lobbyiste et stratège du parti républicain, au Daily Beast. «La seule chose que les médias politiques aiment plus qu'une autopsie, c'est une bonne histoire de comeback». C'est tout ce qu'on peut souhaiter à Ron DeSantis, maintenant qu'il est jeté dans l'arène. Que la bataille commence!

45office.com le site web de Donald Trump, en images
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Donald Trump en train de serrer la main à Kim Jong-Un
source: 45office.com / 45office.com
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