Benedict Cumberbatch est un homme un peu rasoir. Brandir régulièrement une vie privée barbante est même sa technique infaillible pour ne pas être importuné par les fouineurs (les journalistes de tabloïds pour ne citer qu'eux). Il est d'ailleurs connu pour avoir vivement conseillé à des paparazzi, en 2017, alors en tournage au Pays de Galles, d'aller photographier les violentes manifestations en Egypte, au lieu de camper comme des animaux devant sa caravanes.
C'est dire à quel point le fait de retrouver l'interprète de Sherlock ailleurs que dans les rubriques cinéma, est une surprise. En l'occurrence, une mauvaise surprise puisque, cette fois, il a craint pour sa vie et celle de sa famille. Certes, personne n'a été tué ou même blessé, mais il suffit souvent d'une série de petits aléas du destin, d'un gros grain dans les rouages bien verrouillés des people, pour que les choses tournent au vinaigre. Avant que la police londonienne ne mette la main sur leur agresseur, les Cumberbatch ont avoué avoir aligné «pas mal de nuits blanches». Mais que s'est-il passé?
Un soir, Benedict, sa femme Sophie Hunter et leurs trois jeunes enfants, paisiblement emmitouflés dans leur baraque à 4 millions de francs du nord de Londres, perçoivent soudain des hurlements, des insultes et du grabuge en provenance de l'extérieur. Il s'agit clairement d'un intrus. Mais qui? Comment? Et pourquoi?
C'est un homme, il semble seul et particulièrement remonté. Après être parvenu à contourner la grille métallique de cette douillette propriété située à deux canettes de bière de Camden, l'individu décide d'abord de régler son compte à l'une des plantes vertes de la star, en l'arrachant sans autre formule de politesse, pour ensuite la lancer contre le mur du jardin. Quelques secondes plus tard, les menaces se font alors plus distinctes et, donc, plus effrayantes.
Exit la probabilité d'un inconnu en plein délire: la star-sandwich de la marque suisse Jaeger-LeCoultre semble personnellement visée. «Le fait qu'il s'agissait d'une intrusion ciblée la rend beaucoup plus effrayante», confessera bien plus tard l'élégant comédien.
Après avoir saccagé la faune et la flore de l'acteur anglais, l'intrus se dirige vers l'interphone, sur lequel il crache goulûment, avant de l'arracher au moyen d'un couteau à poisson. A l'intérieur, les Cumberbatch se figent, effrayés:
Ce ne sera pas le cas. Benedict empoigne le téléphone et alerte la police. L'homme en colère se fera la malle avant l'arrivée des gyrophares, mais... pas ses empreintes digitales. Deux ou trois coups de pinceau sur l'interphone et la grille de l'entrée permettront rapidement aux autorités d'identifier l'agresseur au couteau à poisson. Une arme qui n'est, d'ailleurs, plus si incongrue puisque l'intrus est... un cuisinier anglais.
Jack Bissell, 35 ans, fut l'un des chef de partie de l'hôtel Beaumont. Son compte LinkedIn affirme que l'un de ses plats signature est encore à la carte de ce cinq étoiles du quartier de Mayfair, selon le Daily Mail. Mais ce n'est pas tant son talent pour la gastronomie anglaise qui a mis la police sur ses traces. Jack Bissell s'est notamment fait connaître en 2015, au moment de son arrestation, torse nu, au beau milieu de Londres. A l'époque, il manifestait contre l'intervention militaire en Syrie.
La presse britannique précise également que Jack a non seulement déjà été condamné pour vol, mais il a reçu trois avertissements pour des «atteintes aux biens, une atteinte à l'ordre public et une infraction à la législation sur les stupéfiants».
Une fois en garde à vue, l'individu a déclaré s'être arrêté en chemin pour acheter deux paquets de pain pita dans un magasin voisin. «Face à moi, cet individu a menacé de s'introduire chez la famille Cumberbatch pour mettre le feu à la propriété», a témoigné le commerçant en question.
Pourquoi l'acteur? Pourquoi maintenant? Quels liens entretiennent les deux hommes? Le mystère reste entier. D'autant que Jack Bissell a décidé de ne pas s'opposer à sa condamnation: une amende de 250 livres et à une ordonnance lui interdisant de «s'approcher de la famille Cumberbatch et de la région dans laquelle ils vivent et, ce, pendant trois ans».
Comme quoi, personne n'est jamais complètement à l'abri. Pas même un mec chiant. Pas même Sherlock.