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Ouragan Milton en Floride: «C'est littéralement la panique ici»

Ouragan Milton: "Si ma ville est dévastée, je vais quitter la Floride"
Dave Elias a dépensé une fortune pour doter sa maison de fenêtres anti-ouragan en Floride.image: David Elias et watson, montage: watson

«C’est la panique totale, certains ont dit adieu à leur maison»

Alors que le puissant ouragan Milton promet de décimer une partie du sud-ouest de la Floride ce mercredi, la population se prépare au pire. On a causé avec un journaliste local qui doit à la fois protéger sa famille et informer le monde: «On ne s’habitue jamais».
09.10.2024, 06:0609.10.2024, 20:35
fred valet, marine brunner | miami
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Dave Helias est un journaliste américain qui bosse pour NBC 2, au sud-ouest de la Floride. Nous avions rencontré ce correspondant politique en chef à Fort Myers, il y a une dizaine de jours, lorsque l'ouragan Hélène tapait violemment les côtes, avant de semer la mort jusqu'en Géorgie et dans les deux Caroline. Les pieds dans l'eau et le micro à la main, il nous avait alors rassurés, en précisant que Fort Myers passerait à côté du pire.

Aujourd'hui, sa maison de Cape Coral est solidement barricadée, les vivres de première nécessité soigneusement rangés et le stress à son maximum. Car le temps presse et l'urgence est absolue. Dans quelques heures, Milton promet de terrifier la région. On parle ici de «l'ouragan du siècle, que les scientifiques redoutent depuis longtemps», comme l'explique notamment The Atlantic.

«Ici, c'est la panique»
Dave Elias, en Facetime avec watson.
La maison de Dave Elias, à Cape Coral, au sud-ouest de la Floride. Les grands pans gris tout autour de la propriété sont des fenêtres anti-ouragan.
La maison de Dave Elias, à Cape Coral, au sud-ouest de la Floride. Les grands pans gris tout autour de la propriété sont des fenêtres anti-ouragan.image: dave elias

Si Dave Elias nous parle depuis l'extérieur de sa maison, c'est que sa région n'est pas encore soumise à une obligation d'évacuer: «Ma ville est en zone C pour l'instant. Les zones A et B sont situées un peu plus au nord et sont déjà dans une situation catastrophique», nous explique ce journaliste qui cumule tout de même plus de trente ans d'expérience.

Les ouragans, il connait. Pour les avoir couverts en direct à l'antenne, mais surtout vécus en tant que citoyen. Et c'est sans doute pour cette raison que sa maison ressemble désormais à un repère de méchant dans un James Bond.

«J'ai dépensé une fortune pour doter ma maison de fenêtres anti-ouragan. J'en ai partout, sauf dans la partie qui ouvre sur la terrasse et la piscine. Ici, j'ai finalement décidé de placer de grands volets de protection, à la dernière minute»
Dave Elias
Image
images: dave elias et watson

D'autres n'ont pas la chance de pouvoir investir dans des fenêtres spéciales permettant de transformer son domicile en bunker. Dave Elias nous parle notamment de la maison qui se trouve en face de chez lui, dont le propriétaire «a fait ce qu'il a pu» pour se barricader.

Le journaliste est malgré tout conscient qu'aucune protection ne sera jamais efficace à 100%: «En Floride, les maisons récentes sont censées être construites pour résister à des ouragans de catégorie 4 et 5, en ce qui concerne les vents violents».

«Mais le plus grand danger reste les inondations. Vous pouvez protéger votre maison tant que vous voulez, l'eau finira toujours par trouver un moyen d'entrer et de ravager votre foyer»
Dave Elias

Alors que nous continuons à échanger sur FaceTime, le vent vient taper contre le micro et on sent bien que l'ambiance n'est pas à la fête. Notre interlocuteur nous confie à quel point les habitants de la région sont en train de vivre un immense drame. Personne ne s'est totalement remis de l'ouragan Hélène, mais tout le monde doit se préparer au grand frère, Milton.

«Je viens de parler à une dame qui vit sur Sanibel Island, juste en face de Cape Coral. Elle a empaqueté ce qu'elle a pu en vitesse et elle a déjà dit au revoir à sa maison qui avait déjà été inondée il y a dix jours. Oui, "au revoir". Elle sait que, cette fois, elle ne la reverra plus»
David Elias
Dave Elias se fait parfois couper la parole par les puissantes bourrasques annonciatrices de Milton.
Dave Elias se fait parfois couper la parole par les puissantes bourrasques annonciatrices de Milton.

Le journaliste de télévision en a connu d'autres, mais nous assure que ce qui s'apprête à frapper la région est d'une «puissance inédite». Alors que les réseaux sociaux regorgent de publications évoquant des routes prises d'assaut et des files d’attente devant les stations-service, il nous confirme qu'il manque en réalité beaucoup de choses dans la région, désormais:

«C'est toujours ainsi quand une catastrophe se prépare. L'essence manque dans certaines stations, mais aussi l'eau et certains produits d'urgence dans les supermarchés. Pris de panique, les habitants vont dévaliser ce qu'ils peuvent, pour être sûrs d'être parés.»

Alors que le gouverneur de Floride Ron DeSantis a promis qu'il n'y aurait pas de «pénurie majeure de carburant, CNN confirme que plus de 1000 stations sont actuellement en panne sèche sur la côte ouest. Dave Elias considère-t-il que les autorités font globalement bien leur boulot pour protéger la population? «Oui je le pense, ils font ce qu'ils peuvent, vous savez. Il ne faut pas croire tous les mensonges qui circulent en ce moment sur les réseaux sociaux.»

Alors que notre journaliste s'apprête à prendre l'antenne pour rendre compte des derniers développements concernant l'ouragan Milton, on lui demande comment il gère son double statut, citoyen et journaliste. Comme les pompiers ou les secouristes, Dave Elias doit à la fois faire son boulot au plus près de la catastrophe et protéger sa famille. Et l'une des étapes importantes, pour lui, c'est l'anticipation: «Je dois être prêt avant tout le monde et barricader ma maison le plus rapidement possible, car ensuite, je bosse».

S'il a couvert de nombreuses catastrophes propres à la Floride depuis trente ans, il est catégorique: «Les ouragans, c'est vraiment le pire, tout va très vite». Trois décennies de catastrophe à relater et pas la moindre envie de quitter la région, une bonne fois pour toutes?

«Je dois vous avouer que ma maman me demande à chaque fois quand je vais me résoudre à déménager et je la déçois constamment!»
Dave Elias

Avant de se préparer pour le prochain direct sur NBC2, David Elias nous fait une confession inédite. Si Cape Coral «se retrouve dévastée, que des maisons disparaissent et que les arbres sont arrachés par l'ouragan», il pourrait reconsidérer tout cela pour la première fois de sa vie et «songer à déménager».

On lui promet enfin de reprendre de ses nouvelles jeudi, quand «l'ouragan du siècle» se sera éloigné de sa propriété et aura livré son horreur annoncée. Car les prochaines heures seront terribles pour une majorité d'habitants de Floride. Une routine à laquelle «on ne s'habitue jamais».

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Des milkshakes absurdement lourds made in USA, hell yeah!
source: sodajerkco.com / sodajerkco.com
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