Une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont le président brésilien Lula, ont déjà convergé dimanche vers Nice. Une parade maritime a permis de célébrer de la Journée mondiale de l'océan, avant l'ouverture de la troisième conférence de l'ONU sur les océans lundi.
Jusqu'au 13 juin, il sera question d'exploitation minière des fonds marins, du traité international sur la pollution plastique et de la régulation de la surpêche et de la pêche illégale.
La rencontre se veut une «mobilisation, dans un moment, politiquement, où certains remettent en cause les sujets climatiques», a déclaré le chef d'Etat français au quotidien Ouest-France. Il a déploré «une tentation de retrait américain».
Les Etats-Unis, premier domaine maritime au monde, n'ont en effet pas prévu d'envoyer de délégation, comme aux négociations climatiques.
Fin avril, Donald Trump a décidé unilatéralement d'ouvrir l'extraction minière dans des eaux internationales du Pacifique, contournant l'Autorité internationale des fonds marins dont les Etats-Unis ne font pas partie.
«L'action ne progresse pas à la vitesse ou à l'échelle requise», reconnaissent les Etats dans le projet de déclaration finale, négociée depuis des mois.
La France a dû revoir ses ambitions à la baisse pour cette première conférence onusienne dans l'Hexagone depuis la COP21 de 2015. Il faudra probablement attendre la fin de l'année pour obtenir les 60 ratifications qui permettront l'entrée en vigueur rapide du traité de protection de la haute mer.
Ce traité, adopté en 2023, vise à mettre à l'abri des écosystèmes marins dans des eaux internationales, qui couvrent près de la moitié de la planète.
Paris espère aussi élargir la coalition de 33 pays en faveur d'un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins.
Les échanges entre délégations devraient également porter sur les négociations pour un traité contre la pollution plastique, qui reprendront en août à Genève, et sur la ratification d'accords sur la lutte contre la pêche illégale et la surpêche.
La protection des océans, qui couvrent 70,8% du globe, est le moins bien financé des 17 objectifs de développement durable de l'ONU.
Le sommet de Nice «n'est pas à proprement parler une conférence de mobilisation de fonds», a tenu à souligner l'Élysée, alors que le Costa Rica, pays coorganisateur de la conférence, a dit espérer 100 milliards de dollars supplémentaires.
«Nous avons créé cette sorte de mythe selon lequel les gouvernements n'ont pas d'argent pour la conservation des océans», a critiqué Brian O'Donnell, directeur de l'ONG Campaign for Nature.
Jusqu'à 5000 policiers, gendarmes et militaires assurent la sécurité de l'évènement, qui ne fait toutefois pas l'objet de «menace spécifique», selon les autorités.
Macron rejoindra Nice en bateau depuis Monaco, où il clôture dimanche un forum sur l'économie et la finance bleue. Il doit se voir présenter les recommandations du congrès scientifique qui a précédé le sommet, ainsi que le nouveau baromètre Starfish mesurant l'état d'un océan surexploité et en surchauffe. (ats/vz)