Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard se sont écharpés d'entrée de jeu sur la défense du pouvoir d'achat et les retraites mardi soir sur TF1. Selon les sondages, l'extrême droite caracole en tête à cinq jours du premier tour d'élections législatives.
Calme et manifestement mieux préparé que lors d'un précédent débat face à Gabriel Attal il y a un mois, pendant la campagne des européennes, Jordan Bardella s'est clairement projeté vers la victoire et le poste de Premier ministre qui lui reviendra si son parti gagne la majorité absolue à l'Assemblée, au terme des scrutins des 30 juin et 7 juillet:
Face à lui, Gabriel Attal, a rejoué la partition du candidat sérieux, crédible et connaissant les dossiers, mais sans réussir à ébranler son adversaire.
Les deux hommes se sont violemment opposés sur la proposition controversée du RN d'interdire l'accès à certains postes publics sensibles aux Français ayant une double nationalité. Interpellé par Attal sur une de ses conseillères franco-russes au Parlement européen, Bardella a sèchement répliqué:
Quant à Manuel Bompard, candidat de la gauche radicale mais représentant l'alliance Nouveau Front Populaire avec les écologistes et les socialistes, il a semblé relégué au rôle de spectateur d'un duel entre Bardella et Attal.
Les trois hommes se sont écharpés sur le pouvoir d'achat, les retraites, la sécurité... «On peut agir pour le pouvoir d'achat», a lancé Bardella, qui a fait de ce sujet son cheval de bataille avec notamment une promesse de baisse immédiate de la TVA à 5,5% sur les carburants, l'électricité et le gaz.
«Combien ça coûte et comment vous le financez ?», a riposté le Premier ministre, se posant en défenseur du sérieux budgétaire. Le candidat de la gauche a lui insisté sur le programme de son parti, promettant l'augmentation du salaire minimum, l'abrogation de la réforme des retraites, texte-phare du quinquennat Macron, et des hausses d'impôts pour les Français les plus fortunés.
Le débat télévisuel peut-il changer les équilibres entre les trois blocs ? «Quel débat?», grince un cadre macroniste:
L'issue du scrutin, entre le spectre du premier gouvernement d'extrême droite de l'histoire du pays et une Assemblée nationale dominée par trois pôles irréconciliables pour un an minimum inquiète en France comme à l'étranger à un mois des Jeux olympiques de Paris. (jch/ats)