Soutenue par les communistes et les écologistes, la motion n’a pas obtenu le soutien de la majorité des socialistes, qui ont décidé, après de vifs débats internes, de ne pas la voter, tout en laissant la porte ouverte à un appui lors des futures discussions budgétaires.
François Bayrou, conscient des tensions, avait multiplié les concessions pour rallier le soutien des socialistes, en annonçant l’abandon de la réforme allongeant le délai de carence pour les agents publics et en maintenant une taxe sur les hauts revenus. Lors du débat à l’Assemblée nationale, il a accusé LFI, dirigée par Manuel Bompard, de «privilégier la guerre intestine» au détriment du dialogue.
De son côté, Manuel Bompard a dénoncé un «gouvernement de malheur» et prédit la chute de François Bayrou et d’Emmanuel Macron. Ce dernier, après avoir dissous l’Assemblée en juin, fait face à une scène politique éclatée entre une alliance de gauche, les macronistes alliés aux centristes, et l’extrême droite du Rassemblement national.
François Bayrou, à 73 ans, navigue dans un contexte inédit d’instabilité politique en France. Malgré l’échec de cette motion, il reste fragilisé, notamment par les critiques sur sa gestion du budget. Après des tractations infructueuses de son prédécesseur Michel Barnier avec l’extrême droite, François Bayrou a misé sur les socialistes pour tenter de faire passer les réformes clés, dont celle des retraites, qui avait déjà suscité de vastes manifestations en 2023.
Avec un déficit public de 5,4% du PIB prévu pour 2024, bien au-dessus des normes européennes, le premier ministre devra s’atteler en priorité à l’adoption du budget. La France, affichant l’une des pires performances économiques de l’UE, est loin d’avoir retrouvé une stabilité financière et politique. (mbr/ats)