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L'ONU vote pour une force internationale à Gaza

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Mike Waltz, ambassadeur américain aunx Nations Unies, a mis la pression pour qu'une force internationale se déploie à Gaza.Keystone

L'ONU vote pour une force internationale à Gaza

Treize membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont voté pour un déploiement d'une force internationale. A la manoeuvre, les Etats-Unis ont fait pression, évoquant le risque d'une reprise de la guerre.
18.11.2025, 06:1318.11.2025, 06:13

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté lundi pour le plan de paix de Donald Trump à Gaza, prévoyant en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettaient en garde contre le risque d'une reprise de la guerre.

Treize membres du Conseil se sont prononcés en faveur du texte, que l'ambassadeur américain aux Nations unies Mike Waltz a qualifié d'«historique et constructif». La Russie et la Chine se sont abstenues.

Soutien suisse

La Suisse s'est réjouie de cette décision et a réaffirmé son soutien indéfectible à une solution négociée à deux Etats.

Sur le compte X du Département fédéral des affaires étrangères, il était écrit:

«La #Suisse salue l’engagement du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur de la mise en œuvre du plan de paix pour #Gaza, à travers l’adoption de la résolution d’aujourd’hui, y compris l’établissement d'une #ForceInternationaledeStabilisation.

Le respect du droit international, l’accès humanitaire et la protection des civils doivent rester au cœur de tous les efforts sur le terrain. La Suisse réaffirme son soutien indéfectible à une solution négociée à deux Etats, seul cadre durable pour la paix.»​

Une résolution qui «endosse» le plan Trump

La résolution américaine, plusieurs fois modifiée lors de négociations sensibles, «endosse» le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023.

Le texte, vu par l'AFP, «autorise» la mise en place d'une «force de stabilisation internationale» (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement «des groupes armés non étatiques», de la protection des civils et de la formation d'une police palestinienne.

La composition de cette force n'est pas évoquée.

La résolution, soutenue par l'Autorité palestinienne, donne également mandat jusqu'au 31 décembre 2027 à un «Comité de la paix», organe de «gouvernance de transition» à Gaza jusqu'à la réforme de l'Autorité palestinienne. Selon le plan en 20 points qui y est annexé, ce comité doit être présidé par Donald Trump.

Contrairement aux premières versions, la résolution évoque l'éventualité d'un Etat palestinien. Après la réforme de l'Autorité palestinienne et l'avancée de la reconstruction de Gaza, «les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d'Etat», dit le texte.

Un avenir clairement rejeté par Israël. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a insisté dimanche:

«Notre opposition à un Etat palestinien sur quelque territoire que ce soit n'a pas changé»

Son ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a lui appelé lundi à l'arrestation du président Mahmoud Abbas et à l'assassinat d'autres hauts responsables palestiniens si l'ONU venait à reconnaître un Etat palestinien.

Préalablement au vote, l'ambassadeur d'Israël aux Nations unies, Danny Danon, a insisté face à la presse sur une «exigence fondamentale», appuyée par son homologue américain Mike Waltz: le retour des corps des trois derniers otages encore à Gaza.

Objections russes

Pour la France, qui a voté en faveur de cette résolution, elle «répond aux besoins les plus urgents des populations et permet de soutenir les efforts de paix en cours». Une source diplomatique a ajouté:

«Nous nous sommes assurés que le texte (...) inclue des éléments importants pour nous, et notamment des références à la perspective d'un Etat palestinien»

La Russie, qui a fait circuler un texte concurrent, avait justifié cette initiative notamment par le fait que la résolution américaine n'allait pas assez loin sur ce dernier point, affirmant un «engagement indéfectible» en faveur de la solution à deux Etats.

Le texte russe, également consulté par l'AFP, n'autorise ni la création d'un Comité de la paix ni le déploiement d'une force à ce stade, demandant au secrétaire général de l'ONU de proposer des «options» en la matière.

D'autres Etats membres ont exprimé des réticences, s'inquiétant d'un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l'ISF.

Face à ce qu'ils ont qualifié de «tentatives de semer la discorde», les Etats-Unis ont redoublé d'efforts ces derniers jours pour pousser le Conseil à donner son feu vert.

«Tout refus de soutenir cette résolution est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel», a insisté l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz dans un texte publié dans le Washington Post vendredi.

Les Américains ont également mis en avant l'ampleur du soutien pour ce texte, publiant une déclaration commune avec le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie. (sda/ats/afp/svp)

Elle a 9 ans et documente Gaza comme une vraie journaliste
Video: watson
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