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Guerre contre l'Ukraine

Ils auraient voulu amener la «terreur» de Poutine en Allemagne

Dieter S aurait combattu dans une milice pro-russe en Ukraine
Décrit comme le meneur, Dieter S. aurait combattu dans une milice pro-russe en Ukraine.Image: DR

Ils auraient voulu amener la «terreur» de Poutine en Allemagne

Le procès de trois Germano-Russes s'ouvre ce mardi à Munich. Ils sont suspectés d'avoir préparé des actes de sabotage visant l'aide allemande en Ukraine.
20.05.2025, 09:2420.05.2025, 09:24
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Trois Germano-Russes, soupçonnés d'avoir transmis des informations à Moscou et préparé des actes de sabotage visant l'aide à Kiev, sont jugés à partir de mardi en Allemagne, pays secoué par de nombreuses affaires d'espionnage depuis l'invasion de l'Ukraine. Ce procès devant le tribunal de Munich (sud) illustre une nouvelle fois les tensions entre l'Allemagne et la Russie, soupçonnée d'être derrière des campagnes de déstabilisation des alliés européens de Kiev.

Parmi les trois accusés qui possèdent les nationalités russe et allemande, Dieter S. est décrit par l'accusation comme le meneur, ayant échangé des informations avec une personne liée aux services de renseignement russes pendant plusieurs mois, à partir d'octobre 2023, en vue d'éventuels actes de sabotage sur le territoire allemand.

Présenté comme un ancien combattant d'une milice armée séparatiste prorusse dans l'est de l'Ukraine, entre décembre 2014 et août 2016, Dieter S. s'est ainsi dit prêt, selon le parquet, à des attentats à l'explosif et des incendies contre des infrastructures utilisées par l'armée et des sites industriels.

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Egalement dans son viseur, des lignes de chemin de fer utilisées pour le transport de matériel militaire de la Bundeswehr. Il a collecté des informations sur des cibles potentielles en Bavière (sud), notamment la base militaire américaine de Grafenwöhr, selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, où sont formés des soldats ukrainiens à l'utilisation de chars américains de combat Abrams. Ses deux coaccusés, Alexander J. et Alex D., l'ont aidé au plus tard à partir de mars 2024 dans l'espionnage des différentes cibles potentielles.

Poutine accusé «d'apporter sa terreur en Allemagne»

Dieter S. a notamment pris des photos et des vidéos de transports militaires qu'il transmettait ensuite au membre des services secrets russes. L'Allemagne est le plus gros fournisseur européen d'armes à Kiev.

L'interpellation de Dieter S. et d'Alexander J. il y a plus d'un an, en avril 2024, avait fait grand bruit en Allemagne: la ministre des Affaires étrangères de l'époque, Annalena Baerbock, avait convoqué l'ambassadeur russe à Berlin pour lui signifier que le gouvernement ne permettrait pas à Vladimir Poutine «d'apporter sa terreur en Allemagne». La Russie avait répliqué en dénonçant des allégations «absurdes et ridicules» et l'absence de «preuve».

Selon le calendrier du tribunal de Munich, qui a prévu plus de 40 audiences, le verdict n'est pas attendu avant décembre.

Une arrestation en Suisse

Depuis plus de trois ans, les affaires d'espionnage présumé pour le compte de la Russie se sont multipliées en Allemagne. Un ancien agent secret allemand est ainsi jugé depuis plus d'un an à Berlin pour avoir transmis des informations classées secrètes aux services de sécurité russes (FSB) à l'automne 2022.

Plus récemment, à la mi-mai, ont été interpellés en Allemagne et en Suisse, trois Ukrainiens soupçonnés d'avoir été recrutés par la Russie pour commettre des actes de sabotage à l'aide de colis piégés visant le transport de marchandises.

L'Allemagne n'est pas le seul pays visé par la «guerre hybride» imputée à Moscou. De nombreux experts et dirigeants politiques ont notamment attribué à la Russie une série d'incidents survenus dans la mer Baltique, où plusieurs câbles sous-marins ont été endommagés l'année dernière. (jzs/afp)

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