Au lendemain de la prise de contrôle par les républicains de la Chambre américaine des représentants, sa puissante présidente démocrate, Nancy Pelosi, a annoncé jeudi son intention de ne plus assumer la présidence de la Chambre des représentants. Nancy Pelosi est arrivée le matin au Congrès, refusant de répondre aux questions des journalistes.
«Je ne vais pas me représenter à la direction démocrate du prochain Congrès», après que les républicains y ont remporté la majorité à la chambre basse, a déclaré Mme Pelosi, 82 ans, qui a joué un rôle prédominant depuis deux décennies dans la politique américaine.
Juste avant les élections du 8 novembre, elle avait confié à la chaîne CNN que l'attaque que son mari a subi influencerait sa décision de prendre sa retraite ou pas, si les démocrates perdaient leur majorité à la Chambre des représentants.
C'est ce qui s'est passé mercredi soir, au terme d'une semaine d'un dépouillement à suspense comme le complexe système électoral américain sait le créer.
Au final, les républicains se sont emparés d'une majorité d'au moins 218 sièges qui, bien que très courte, leur donnera un pouvoir de blocage sur la politique de Joe Biden jusqu'en 2024.
Fin octobre, son mari a été attaqué en pleine nuit à leur domicile en Californie par un homme armé d'un marteau. Il cherchait en fait Nancy Pelosi, qu'il accusait de mentir et à qui il comptait «briser les rotules». Le drame a marqué la démocrate, qui s'était dite «traumatisée».
Troisième personnage de l'Etat américain, cette femme de 82 ans est connue pour son rôle de première opposante à Donald Trump, qu'elle a farouchement combattu lorsqu'il occupait la Maison Blanche.
Tacticienne douée d'un flair politique hors pair, elle a souvent fait la pluie et le beau temps sur la colline du Capitole où elle a été élue «speaker» dès 2007, étant la première femme à occuper le perchoir de la chambre basse.
Ces derniers mois, c'est son engagement en faveur de Taïwan qui a beaucoup fait parler: sa visite sur l'île revendiquée par les autorités chinoises, cet été, avait provoqué la colère de Pékin.
(jod/ats)