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Un «appel au meurtre» contre Trump embarrasse un allié de Biden

Jack Black embarrasse Joe Biden à cause de l'attentat contre Trump
Jack Black a dû annuler toute sa tournée à cause d'une blague de mauvais goût de son compère musicien.image: getty, montage: watson

Un «appel au meurtre» contre Trump embarrasse un allié de Joe Biden

Jack Black, la star, l'acteur, le rigolo de service, le chanteur, mais aussi le soutien visible du candidat démocrate dans sa course à la Maison-Blanche, a décidé d'annuler toute sa tournée à cause d'une polémique autour de la tentative d'assassinat contre Trump. Une nouvelle tuile pour Biden.
17.07.2024, 11:4517.07.2024, 11:45
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La tentative d'assassinat contre Donald Trump, samedi soir en Pennsylvanie, est désormais au cœur de la campagne présidentielle. Alors que les républicains, en pleine convention nationale, se mettent à arborer un faux pansement sur l'oreille en hommage au miraculé, Joe Biden profite du drame pour tenter de faire interdire l' AR-15, la carabine utilisée par le tireur de Butler et souvent empoignée dans les tueries de masse. Deux salles, deux ambiances, pour ce dramatique et inattendu épicentre, qui n'est pas près de se déplacer les prochaines semaines.

Nouvelle preuve, s'il en est, de l'importance politique de cet attentat manqué: une célébrité proche du président des Etats-Unis a été contrainte d'annuler toute sa tournée à cause d'une vilaine polémique. Le comédien et humoriste Jack Black, qui est également chanteur dans son groupe Tenacious D, paie les pots cassés de l'attitude de son compère guitariste Kyle Glass.

Sur scène dimanche soir, à Sidney, ce dernier fêtait ses 64 ans. Après un ordinaire «happy birthday to you» chantonné par toute la salle, Jack Black a déboulé avec un cadeau, en demandant à son ami de faire un vœu.

Kyle a eu la mauvaise idée de dégainer de l'humour très (très) noir.

«Ne ratez pas Trump la prochaine fois!»
Kyle Glass, guitariste de Tenacious D

Of course, la blague (si c'en est une) n'est pas passée. Capturée par des milliers de téléphones portables ce soir-là, la séquence a envahi les réseaux sociaux à vitesse grand V, avant de faire s'étrangler une majorité d'internautes, à gauche comme à droite. La plupart vont jusqu'à condamner un «véritable appel au meurtre» contre le candidat républicain.

Le lendemain, Jack Black déclarera avoir «été pris de court par ce qui a été dit lors du concert de dimanche».

«Je ne cautionnerai jamais les discours de haine ni n’encouragerai la violence politique sous quelque forme que ce soit»
Jack Black, sur Instagram

Une heure plus tard, l'auteur de la vanne de très mauvais goût a compris rapidement (mais trop tard, comme toujours) qu'il avait sérieusement dérapé. Dans un message publié également sur Instagram, Kyle Glass avouera que «la réplique improvisée sur scène dimanche soir à Sydney était tout à fait inappropriée, dangereuse et constituait une terrible erreur».

«Je ne tolère aucune forme de violence, quelle qu'elle soit, à l'encontre de qui que ce soit. Ce qui s'est passé est une tragédie, et je suis incroyablement désolé pour mon grave manque de jugement. Je m'excuse profondément auprès de ceux que j'ai déçus et je regrette sincèrement la peine que j'ai causée.»
Kyle Glass, guitariste de Tenacious D.

Joe Biden dans l'embarra

Ce message d'excuse n'aura pas suffi. Le même jour, Jack Black, célèbre voix du film Kung Fu Panda, a annoncé qu'il annulait toute la tournée de Tenacious D, mais aussi «tous les projets créatifs futurs» et qu'il réfléchissait à sabrer définitivement l'existence du groupe.

Il faut dire que Jack Black n'est pas seulement une immense star hollywoodienne. Depuis quelque temps, l'acteur est aussi un soutien politique visible et bruyant de Joe Biden. En juin dernier, flanqué d'un t-shirt de la campagne Biden-Harris sous sa salopette aux couleurs américaines, il avait foulé la scène d'un vaste opération de récolte de dons organisée à Los Angeles par le candidat démocrate, en compagnie de George Clooney, Julia Roberts ou encore Barack Obama.

Ce soir-là, Jack Black avait délivré un discours qui a fait son petit effet:

«Il y a quelques jours, mon manager m'a appelé et m'a dit que George Clooney et Julia Roberts voulaient que j'aide le président et que je prenne la parole ici ce soir. J'ai dit: "Je suis partant. Quand et où?"»

C'est une nouvelle tuile pour les démocrates, qui peinent à retrouver du souffle depuis la piètre prestation de Biden face à Trump, durant le premier débat télévisé. Surtout que, depuis l'attentat manqué de samedi et la survie inespérée de leur patron, les républicains se sentent pousser des ailes. Un drame qui, involontairement, rebat les cartes entre les deux candidats, à quatre mois de la présidentielle.

Pour les démocrates, c'est un véritable casse-tête. Comment continuer à attaquer frontalement l'adversaire sans minimiser ce qui s'est déroulé samedi en Pennsylvanie? Comment rebondir sans déraper?

Alors que Joe Biden lui-même a dû s'excuser d'avoir appelé métaphoriquement à «mettre Donald Trump dans le viseur» ces dernières semaines, les rhétoriques politiques violentes sont désormais accusées de pousser à l'actes.

Plus sournois, les humoristes américains se sentent un peu coincés par les événements et certains programmes phares ont même refusé d'émettre le lundi suivant la fusillade. A l'instar de Morning Joe, l'émission progressiste préférée de Biden sur MSNBC, qui a fait une pause de 24 heures, «étant donné la gravité et la complexité de cette affaire».

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Enfin, de son côté, le late-show satirique de la star Jon Stewart a prétexté qu'il rencontrait des soucis logistiques importants, dus à la Convention nationale républicaine de Milwaukee, pour annuler son émission lundi. Déraper ou ne rien dire? Comme toujours, et même si ce n'est pas toujours évident, la réponse se trouve à mi-chemin.

- Donald Trump touché à l'oreille
Video: twitter
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