«Pour être honnête, je suis encore sous le choc», déclare Mark Henley au téléphone. Ce fan de Trump se trouvait au premier rang, près de la scène, lorsqu'un tireur a ouvert le feu sur l'ex-président lors d'un meeting de campagne. Il soupire: «Une personne dans le public est morte ce jour-là. Ça aurait pu être moi». C’est les larmes aux yeux qu’il conduit pendant le trajet de six heures pour rentrer de Butler, dans l'État de Pennsylvanie, au New Jersey.
«Les rallyes de Trump sont normalement les plus grandes fêtes que je puisse imaginer», raconte le propriétaire d'un garage automobile au téléphone. Lui-même a déjà assisté à plus de 30 de ces manifestations. Mais ce qu'il a vécu le 13 juillet à Butler, en Pennsylvanie, était bien loin de l'ambiance festive habituelle.
Quelques minutes seulement après que Donald Trump a commencé à parler, un jeune tireur de 20 ans a tiré plusieurs coups de feu sur le candidat républicain à la présidence. Celui-ci a été touché à l'oreille. Deux personnes présentes dans le public ont été grièvement blessées et un homme a perdu la vie.
Lorsqu'il a entendu le premier coup de feu, il s'est immédiatement tourné dans la direction d'où provenait la détonation. «Puis, quand j'ai compris que c'étaient des coups de feu, j'ai crié "à terre!" et je me suis couché sur le ventre». Autour de lui, il n'y avait aucune possibilité de se cacher, a-t-il précisé. Alors qu'il était encore à terre, il a regardé vers la scène et a vu Trump se relever, entouré de collaborateurs des services secrets.
Notre interlocuteur s'est dit soulagé lorsque le candidat à la présidence a été mis en sécurité. Sur le site du meeting, la situation était chaotique. «Une fillette à côté de moi s'est mise à pleurer. Sa mère avait du mal à la rassurer».
Contrairement à ce qu'il avait l'habitude de voir dans d'autres meetings de campagne de l'ancien président, il n'y avait personne à Butler pour contrôler la foule. En conséquence, l'ambiance était déjà un peu tendue avant l'attentat. «J'ai même vu des gens qui se battaient, raconte Henley. Ce qui n'est jamais le cas lors des rallyes Trump.»
Mais juste après l'attaque, un homme a particulièrement attiré son attention. «Il avait l'air de s'être disputé avec quelqu'un. J'ai d'abord pensé que c'était le tireur». L'homme a ensuite été emmené.
Comme pour de nombreux Américains, l'incident a suscité des questions chez Henley. «Franchement, tout cela était très bizarre. Ca m’a tout l’air d'un complot», affirme l’homme de 37 ans. Ce qui l’a aussi dérangé, c’est que Trump n'ait pas été, selon lui, mis en sécurité assez rapidement. «Les services secrets auraient dû le mettre plus rapidement hors de danger».
L'incident n'a pas pour autant ébranlé son enthousiasme envers Donald Trump - au contraire : «Aujourd'hui, je suis encore plus enthousiaste à l'idée de soutenir Donald Trump». Aucune autre personne avec sa fortune ne se soucierait autant de «sauver le pays», surtout après un attentat, estime Henley. C'est pourquoi il sera présent dans tous les cas lors du prochain meeting de campagne. (aargauerzeitung.ch)
Traduit de l'allemand par Anne Castella.