Kamala Harris a fait plusieurs déclarations surprenantes mercredi, lors d'une interview sur la chaîne d'information Fox News. La démocrate a décidé de prendre ses distances avec son prédécesseur dans la phase finale de la course à la Maison-Blanche:
Avec cette déclaration, la candidate a corrigé une bourde qu'elle avait commise la semaine dernière sur le plateau du talk show politique de la chaîne d'ABC, The View. On lui avait demandé si, en tant que présidente, elle aurait fait quelque chose de différent de Biden au cours des quatre dernières années. Et sa réponse a fusé:
Par la suite, elle a corrigé ses dires en disant qu'elle aurait nommé un républicain dans son cabinet. Mais le mal était fait: pour les votants indécis, l'image qu'elle a envoyé est celle d'une candidate dont la politique ne serait pas très différente pour un sou de celle de Joe Biden.
Mercredi, le journaliste de Fox News Bret Baier a rappelé à Kamala Harris cette réponse et la démocrate a saisi l'occasion pour se profiler différemment.
D'autres extraits:
Dit autrement:
Une pique à peine voilée à l'attention de l'âge de Donald Trump, 78 ans, et une autre manière de distancier de Joe Biden, 81 ans. Elle assure également que:
Elle explique également avoir comme avantage de ne pas avoir passé la majorité de sa carrière politique à Washington. C'est là aussi une manière de se différencier du parcours de Joe Biden, qui a fait toute sa carrière dans la capitale. Il a été élu pour la première fois au Sénat en 1972.
L'entretien aura duré un peu moins d'une demi-heure. Kamala Harris, qui fêtera son 60e anniversaire dimanche, se sera évertuée à imposer un contraste fort avec Donald Trump.
Elle a rappelé des déclarations hallucinantes de Donald Trump que la chaîne conservatrice ne relaie pas forcément à son public, par exemple le fait que le candidat républicain utilise de plus en plus le terme «d'ennemi intérieur» pour désigner ceux qui ne sont pas de son avis. Un terme qui «cible des citoyens américains», s'est indignée Kamala Harris.
Fox News a ensuite montré un clip de Donald Trump dans lequel celui-ci se plaint d'avoir été plus poursuivi par la justice qu'Al Capone, dénonçant une «instrumentalisation gouvernementale». Ce à quoi Kamala Harris a réagi en plateau, indiquant que le clip ne montrait pas Trump appelant des américains des «ennemis intérieurs», et que ces déclarations avaient bel et bien eu lieu.
Bret Baier, quant à lui, a réussi à mettre en lumière certains points faibles de la stratégie politique de Harris. L'animateur l'a interrogée avec insistance sur ses positions en matière de politique d'immigration. Elle a reconnu volontiers qu'elle avait abandonné certaines idées impopulaires ces dernières années.
Les réactions à l'interview ont été peu surprenantes. Le camp Trump a pointé du doigt un «désastre total», affirmant que la démocrate avait l'air en colère et incohérente. Le camp Harris, quant à lui, semblait satisfait de l'expérience, la première interview de la vice-présidente à la chaîne Fox News.
Certains démocrates se sont toutefois plaints du présentateur Bret Baier, qui n'avait cessé d'interrompre Harris. Le porte-parole de Kamala Harris, Brian Fallon, l'a qualifié d'«hostile». Baier lui-même a déclaré qu'il était pressé par le temps et qu'il voulait poser le plus de questions possible.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca et Alexandre Cudré)