Mardi soir, à l'occasion du débat des vice-présidents potentiels, sur la chaîne CBS, le colistier de Kamala Harris a profité de la question des armes à feu pour confier que son fils Gus, âgé de 17 ans, a lui-même été témoin d'une tuerie de masse, «dans un centre communautaire alors qu'il jouait au volley-ball».
Une information inédite, qui lui a permis d'aimanter une bonne dose d'empathie, alors que le gouverneur du Minnesota n'avait pas montré, jusqu'ici, une grande aisance dans les échanges. Pour dire, même son adversaire a dû se résigner à lui témoigner sa sympathie.
Cet échange sera suivi par une question de l'une des journalistes à propos du changement de position de Tim Walz au sujet de l'interdiction des armes d'assaut, lui qui a longtemps fait la fierté du très puissant National Rifle Association of America (NRA). Si sa réponse sera entièrement composée d'expériences sur le terrain, en rencontrant les familles des victimes, elle va faire tomber de nombreuses mâchoires en l'espace d'une seconde:
What? Qu'a voulu dire le bras droit de Kamala Harris en évoquant cette étrange «amitié»? A-t-il lâché le lapsus le plus explosif de cette campagne présidentielle ou voulait-il maladroitement expliquer qu'il faut parler avec tous les protagonistes d'un fléau pour mieux le combattre et le combattre? Mystère.
Walz: "I've become friends with school shooters." pic.twitter.com/adQy8aORl5
— Daily Wire (@realDailyWire) October 2, 2024
Alors qu'il ne semblait pas réaliser la bourde qu'il venait de commettre, le «coach de l'Amérique» a terminé sa tirade, comme si de rien n'était: «Écoutez, la NRA... j'ai été membre de la NRA pendant longtemps. Ils enseignaient la sécurité des armes à feu. Je suis à un âge où mon fusil de chasse était dans ma voiture pour pouvoir chasser le faisan après l'entraînement de football».
Soit. Mais les téléspectateurs, eux, se sont tous arrêtés à la phrase polémique. A l'instar d'un célèbre auteur, entrepreneur et militant pour la sécurité scolaire, qui s'est étouffé sur la plateforme X.
Sans surprise, Donald Trump, ne s'est pas fait prier pour réagir depuis son canapé et sur Truth Social: «Est-ce que Tim vient de dire qu'il est devenu ami avec les tueurs des écoles? Il n'a même pas les qualités requises pour être gouverneur et encore moins vice-président. Walz et Kamala n'ont pas les qualités requises!» Il n'est pas le seul. Sur les réseaux sociaux, on ne jure plus que pour ce démocrate qui fait «ami-ami avec des tueurs».
Qu'importe la raison pour laquelle le colistier de Kamala Harris a prononcé cette phrase, c'est du pain bénit pour les trumpistes, encore choqués par les deux tentatives d'assassinat de leur héros. Si bien que les réseaux sociaux républicains ne se sont pas fait prier pour s'emparer de la bourde et la propager à leur sauce.
Walz: “I’ve become friends with school shooters.”
— Caleb Hull (@CalebJHull) October 2, 2024
Literally everyone: pic.twitter.com/QD9zzyybWl
C'est d'autant plus dommageable que, jusqu'ici, Kamala Harris maîtrisait le débat du contrôle des armes avec une surprenante aisance. Alors qu'elle a évoqué plusieurs fois l'arme qu'elle possède chez elle, la vice-présidente de Joe Biden avait même osé affirmer qu'en cas d'intrusion dans sa propriété, l'imprudent visiteur «se ferait descendre immédiatement». Une stratégie et une franchise qui jurent avec le malaise que l'on peut ressentir chez les démocrates, lorsqu'il s'agit de causer du deuxième amendement de la Constitution.
Tim Walz, par ailleurs lui aussi propriétaire de flingues, va devoir songer à installer un cran de sûreté sur sa langue, s'il ne veut pas mitrailler de tels lapsus à l'avenir. Et vu l'ampleur de la polémique, il n'est pas exclu qu'un communiqué officiel tente d'en atténuer les conséquences dans les heures à venir.